8 octobre 2025
Paris - France
POLITIQUE

Côte d’Ivoire : tensions politiques après de nouvelles arrestations au sein du parti de Laurent Gbagbo

Il faut mettre fin aux arrestations arbitraires d’opposants à l’approche de la présidentielle

Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) est la formation de l’ex-président Laurent Gbagbo. Il dénonce une nouvelle vague d’arrestations visant ses cadres. Après six interpellations début août, deux personnalités de premier plan sont désormais en garde à vue. Il s’agit de l’ex-ministre de la Défense Moïse Lida Kouassi et de l’ambassadeur Koné Boubacar.

Le parti crie à la répression politique et exige leur libération immédiate.

Abidjan: Vague d’Arrestations après des Actes de Violence, de Lourds Chefs d’Accusation Pesant sur des Criminels

La ville d’Abidjan a été le théâtre de violences nocturnes le 1er août dernier, au sein de la commune de Yopougon. Selon un communiqué émanant du Parquet, des individus masqués, munis de diverses armes et d’engins incendiaires, ont semé le chaos en incendiant un bus de la SOTRA et en s’en prenant à un véhicule de police. Cette attaque a entraîné des dégradations matérielles et l’agression des occupants du véhicule.

Des Figures Politiques Impliquées selon le Parquet

Une enquête a été rapidement ouverte à la suite de ces événements, conduisant à l’arrestation de neuf personnes. Lors de leurs auditions, les suspects auraient mis en cause l’ancien Ministre de la Défense, Lida Kouassi Moïse, et l’Ambassadeur à la retraite, Koné Boubakar, les désignant comme les commanditaires des troubles. D’après le Parquet, l’objectif de ces actions était de provoquer un climat de terreur après l’annonce d’une candidature politique majeure. Le mode opératoire prévoyait de cibler des stations-service et des bureaux électoraux.

Des arrestations jugées arbitraires

Lors d’une conférence de presse le 10 août, le président exécutif du PPA-CI, Sébastien Dano Djédjé, a dénoncé des interpellations « brutales » et « illégales ». Elles s’ajoutent à celles de six militants arrêtés les 2 et 3 août. Il a mis en cause la légalité et la conformité des conditions de détention avec les garanties constitutionnelles. Il y voit une atteinte aux droits fondamentaux.

Pour le PPA-CI, ces arrestations s’inscrivent dans une stratégie visant à « museler toutes les voix discordantes ». Le parti affirme qu’environ 100 prisonniers politiques croupissent dans les geôles ivoiriennes. Il rappelle que Laurent Gbagbo avait appelé à un dialogue politique avec le pouvoir dès février 2024. Cet appel est resté lettre morte.

Un enjeu électoral en toile de fond

À moins de trois mois de la présidentielle prévue le 25 octobre 2025, le PPA-CI appelle ses militants à rester mobilisés. L’objectif est de défendre l’inscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale. Le parti réclame également une réforme profonde de la Commission électorale indépendante (CEI). Il demande aussi l’audit et la révision de la liste électorale, ainsi que la tenue d’élections inclusives. Dans un climat déjà marqué par la méfiance et la polarisation, cette nouvelle série d’arrestations accentue la tension politique en Côte d’Ivoire.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Côte d’Ivoire : des milliers d’opposants défilent à Abidjan pour dire « Non à un quatrième mandat ! » d’Alassane Ouattara

Samedi, des milliers de militants des deux principales formations d’opposition, le PPA-CI et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, ont manifesté dans le calme dans les rues de Yopougon. Ils protestaient contre la candidature du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, à un quatrième mandat et demandaient la réinscription de leurs leaders, radiés des listes électorales et exclus de la course à la présidentielle. Sébastien Dano Djédjé a plaidé dimanche pour « un dialogue politique permanent, sincère, ajoutant : ce serait bien pour la Côte d’Ivoire, nous l’appelons de tous nos vœux ».

AFP

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