L’ancien président congolais séjourne depuis plusieurs jours dans la capitale économique ivoirienne, où il a assisté aux noces d’une de ses proches.
La veille de l’ouverture de son procès devant la Haute Cour militaire à Kinshasa, l’ancien président congolais (2001-2019) et sénateur à vie, Joseph Kabila, s’est envolé, le 24 juillet 2025, pour Abidjan, afin d’assister au mariage de l’une de ses demi–sœurs. Le « raïs« , qui a pris, fin mai, ses quartiers dans la ville de Goma, sous contrôle de la rébellion du M23, a traversé la frontière avec le Rwanda, d’où il a pris un vol pour la Côte d’Ivoire.
Poursuivi par le pouvoir de Kinshasa pour « trahison« , « complot« , « crimes contre la paix [et] la sécurité de l’humanité« , Joseph Kabila n’a pas été inquiété à sa descente d’avion à Abidjan. Informées de sa venue, les autorités ivoiriennes ont mis en place un dispositif spécial pour assurer sa sécurité tout au long de son séjour. Certains membres du clan Kabila qui prévoyaient d’assister au mariage ont été pour leur part empêchés ou refoulés à l’aéroport international de Kinshasa–Ndjili.
Un rassemblement de l’opposition en gestation
Joseph Kabila a tenu à assister aux noces de sa « sœur » cadette, la fille de Laurent–Désiré Kabila, dont il s’est occupé à la mort de leur père en 2001. Jusqu’à ce mariage, elle portait le nom de Salomé Mafik Francis, le premier patronyme renvoyant à sa grand–mère originaire du Lualaba et le second étant un autre nom « clandestin » de Laurent–Désiré Kabila utilisé pour éviter à certains de ses enfants de subir les vindictes politiques et militaires le visant. Salomé Mafik Francis a épousé ce week–end à Abidjan le financier Lory Duaga Pinzi, originaire du Kongo central.
Accusé par le pouvoir de Félix Tshisekedi d’être l’un des initiateurs du mouvement de l’Alliance fleuve Congo (AFC, dont le M23 est membre), Joseph Kabila multiplie ces dernières semaines les consultations auprès d’acteurs de la société civile et de composantes politiques et militaires de l’opposition dans les provinces orientales du Nord et du Sud–Kivu. L’ex–chef de l’État cherche à organiser prochainement un grand rassemblement auquel pourrait être convié le M23 et qui poserait les jalons d’une feuille de route pour une sortie de la crise politico–sécuritaire. Cette initiative, censée débuter par une réunion à l’étranger, rencontre jusqu’à présent un succès limité, certains de ses interlocuteurs jugeant le moment peu opportun au vu des différents processus de paix engagés à Washington et Doha (AI du 26/06/25).
Source AI
