Agacé par les dettes accumulées par certaines sociétés publiques, le chef de l‘État a mis en garde le gouvernement. Et imposé une surveillance accrue sur leurs comptes.
A la fin du mois de juillet, Alassane Ouattara a décidé de renforcer une nouvelle fois la surveillance de la présidence sur les entreprises publiques. Selon nos informations, il a fait transmettre à ses représentants au sein des conseils de surveillance et d‘administration de ces dernières une série d‘orientations visant à améliorer « la gouvernance des structures de l‘État >>
Côte d‘Ivoire : pourquoi Alassane Ouattara repense sa stratégie d‘endettement
Dans une note transmise le 27 juillet, les administrateurs et autres directeurs généraux des entreprises étatiques sont ainsi invités à transmettre à la présidence, à la fin de chaque trimestre, un document résumant la situation financière de la société et, le cas échéant, l‘état des mesures mises en place pour l‘améliorer.
Dans le même courrier, il est indiqué que les représentants de l‘État sont tenus de communiquer à la présidence de la République l‘ordre du jour des conseils d‘administration au moins huit jours avant leur tenue. Ces
communications seront centralisées au palais présidentiel.
De nouveaux audits à venir
Selon nos sources, le chef de l‘État s‘est plaint à plusieurs reprises depuis le début de l‘année 2022, lors des conseils des ministres, de la mauvaise santé de plusieurs sociétés publiques, prenant à témoin le Premier ministre, Patrick Achi, et des membres du gouvernement. Plusieurs entreprises publiques sont en effet victimes d‘une dette abyssale, à l‘instar du Fonds d‘entretien routier (FER) – qui ne parvient plus à payer ses prestataires – ou encore de Côte d‘Ivoire Énergies, laquelle cumule une dette de plus de 1500 milliards de francs CFA.
D‘après nos informations, Alassane Ouattara estime que les ministres ne font pas suffisamment remonter les informations concernant les entreprises d‘État. Décidé à envoyer un message de bonne gouvernance aux bailleurs et aux investisseurs étrangers, le président s‘est régulièrement plaint que les communications de la direction générale du portefeuille de l‘État, lues en conseil des ministres par le ministre du Budget Moussa Sanogo, ne reflétaient pas la réalité des entreprises.
En 2021, après une série d‘audits, Alassane Ouattara avait procédé au limogeage ou à la suspension de plusieurs directeurs généraux incriminés et caciques du parti présidentiel, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) – notamment Bilé Diéméléou (Autorité de régulation des télécommunications) ou Coulibaly Lamine (Agence de gestion foncière). Selon nos informations, de nouveaux audits ont été programmés dans plusieurs entreprises d‘État.
JA