Le président ivoirien prépare un grand chamboulement dans l’attribution des circonscriptions aux candidats de sa formation à la députation. Il doit par ailleurs s’envoler pour un séjour privé en France en ce début de mois de novembre.
Pour les législatives du 27 décembre, le président Alassane Ouattara et sa formation, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), peaufinent activement leurs candidatures, misant sur plusieurs figures de poids pour consolider le contrôle du parti sur l’Assemblée nationale. Le chef de l’État a ainsi recommandé à son vice–président, Tiémoko Meyliet Koné, de se présenter dans sa région d’origine, à Tafiré, dans le nord du pays. Une stratégie destinée à renforcer sa légitimité politique, sur le
modèle de Daniel Kablan Duncan, alors vice–président, parachuté à Grand–Bassam lors des législatives de 2016.
Autre choix notable : la désignation de Téné Birahima Ouattara, frère cadet du président, ministre de la défense et trésorier du RHDP, comme candidat à Abobo, l’une des plus grandes communes d’Abidjan. Ce fief du parti présidentiel, où le taux de participation a été de 42,32% lors de la présidentielle du 25 octobre, est considéré comme stratégique pour le RHDP. Yves Brahima Koné, le directeur général du Conseil café- cacao (CCC), sera l’un des colistiers du ministre de la défense. Ce dernier conservera par ailleurs son poste de président du conseil régional du Tchologo.
L’actuel président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, abandonnera pour sa part sa circonscription d’Agboville (Sud–Est) pour briguer un siège à Yopougon, commune d’Abidjan dont il est déjà le maire. Il sera remplacé à Agboville par Pierre Dimba, ministre de la santé et cadre originaire de la région.
Arbitrages internes
Des arbitrages internes sont toujours en cours dans plusieurs circonscriptions, même si Alassane Ouattara a demandé que les députés sortants soient, dans la mesure du possible, reconduits.
Une fois ces ajustements validés, le président ivoirien prévoit de s’envoler pour la France le 6 novembre, juste après la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel, où il effectuera un séjour privé de plusieurs jours entre Paris et sa résidence de Mougins (Sud–Est). Aucune rencontre n’est pour l’heure inscrite à son agenda avec son homologue français Emmanuel Macron. Le dernier échange entre les deux dirigeants remonte à mi–juillet, lors d’un entretien à l’Élysée. Le président français attend l’annonce officielle des résultats, qui devrait déclarer Alassane Ouattara vainqueur avec 89 % des voix, pour le féliciter par téléphone.
JM./ AFP
