L’ostentation du mariage principal à Dubaï de Denis Christel Sassou Nguesso apparaît comme une indécence flagrante dans un Congo-Brazzaville marquée par la mauvaise gouvernance et la misère. Ceci soulève des questions importantes concernant l’éthique politique et la gestion des affaires publiques au Congo-Brazzaville.
Alors que de nombreux Congolais vivent dans des conditions précaires et que le pays est confronté à des problèmes majeurs comme les salaires impayés, le manque d’infrastructures routières et de santé adéquates, des figures dirigeantes s’offrent des célébrations somptueuses à l’étranger, suscitant l’incompréhension et l’indignation. Cette fuite en avant, loin des réalités nationales, soulève des interrogations légitimes sur la provenance des fonds engagés ainsi que sur les priorités de ces responsables politiques.
L’indécence a son summum dans le Congo-Brazzaville de Marien Ngouabi, tant il est vrai que l’argent ne fait pas le bonheur. Les dignitaires congolais fuient la terre de leurs ancêtres, leur peuple, les gueux, pour aller se marier sous d’autres précieux.
Quelques ministres et ambassadeurs ont fait le déplacement à Dubaï, à la mi-mai, pour célébrer l’union du fils du président Denis Sassou-Nguesso avec Nathalie Bumba-Pembe. Plusieurs piliers du clan ont en revanche préféré s’abstenir.
Le ministre de la coopération internationale, Denis Christel Sassou–Nguesso, dit « Kiki« , et Nathalie Bumba–Pembe ont célébré leur mariage à Dubaï, du 16 au 18 mai. L’événement a malgré lui scellé les divisions au sein de la famille du président Denis Sassou- Nguesso. À Dubaï, excepté le demi–frère du marié, Arnaud Wamba Sassou–Nguesso, et sa sœur, Claudia Sassou–Nguesso, dite « Coco« , aucun des autres membres de la fratrie n’a fait le déplacement. Les célébrations se sont déroulées sous haute sécurité, les téléphones portables étaient interdits.
Comme la plupart des autres frères et sœurs, les deux filles aînées du chef de l’État, Julienne Ngouonimba, dite « Joujou« , et Ninelle Ngouélondélé, ont préféré profiter d’un séjour touristique à Paris, avec leur mère, Marie–Claire Dirat. Omar–Denis Junior Bongo (ODJB) et sa sœur Yacine Bongo, enfants de la défunte Édith Lucie Bongo Ondimba, sœur de Kiki, ne se sont pas non plus rendus aux Émirats arabes unis.
La première dame, Antoinette Sassou–Nguesso, était quant à elle bien présente à la cérémonie, tout comme Maurice Nguesso, frère aîné du chef de l’État et patriarche du clan. Au sein de cette grande famille, le directeur du domaine présidentiel, Edgard Nguesso, le conseiller du président, Rodrigue Nguesso, et l’homme d’affaires Valentin Ambendet Nguesso, dit « Kondzo« , cousins germains de Denis Christel Sassou–Nguesso, ont également assisté au mariage.
Vice–ministre russe de l’énergie
Le chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, et une dizaine de ses ministres étaient aussi à Dubaï, dont Jean–Jacques Bouya (aménagement du territoire), ainsi que deux ambassadeurs proches de Kiki: Serge Mombouli (États–Unis) et Apollinaire Aya (Canada).
Parmi les personnalités dont la présence a été remarquée figurait le vice–ministre russe de l’énergie, Pavel Sorokin. Lors de la 7o commission mixte, qui s’était tenue en octobre 2024 à Moscou, le premier ministre congolais et l’homme politique russe avaient signé un accord intergouvernemental pour le projet de construction de l’oléoduc reliant Pointe–Noire à Maloukou, en passant par Brazzaville. L’accord, ratifié le 5 mai, prévoit la création d’une société mixte conjointe entre l’entreprise russe ZNGS–Prometey (90%) et la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC, 10 %).
Enfin, le directeur général d’Abu Dhabi Ports (AD Ports), Mohamed Juma Al Shamisi, dont le groupe développe un projet de terminal à Pointe–Noire, faisait partie des invités.
Jean Moliere. Source AI
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