L’attaquant du Real Madrid était le favori pour remporter le trophée du meilleur joueur de la saison 2021-2022.
Ballon d’or : « On peut lire dans cette boule dorée les évolutions du football »
Institution contestée, le Ballon d’or, qui pourrait revenir à Karim Benzema, ce lundi 17 octobre, au théâtre du Châtelet, à Paris, reste toutefois en phase avec le football d’aujourd’hui, explique dans sa chronique Jérome Latta.
Le temps est loin où l’on remettait le Ballon d’or à son lauréat en bord de pelouse, avant un match quelconque, devant quelques photographes locaux. Cette remise fait désormais l’objet d’une cérémonie en grande pompe et smokings luisants, avec son inévitable lot de discours ampoulés et de moments embarrassants. Les récompenses pour la saison 2021-2022 seront attribuées ce lundi 17 octobre, au théâtre du Châtelet, à Paris.
L’essentiel se joue avant et après. Malgré les changements du mode de scrutin et des critères d’éligibilité, le volume des controverses autour du lauréat reste stable. Même quand il a été trusté par Lionel Messi et Cristiano Ronaldo (vainqueurs 12 fois sur 13 entre 2008 et 2021, Luka Modric s’immisçant en 2018), chacun devait se déterminer pour l’un ou l’autre, comme entre Lennon ou McCartney.
Les critères, maintes fois redéfinis, restent ambigus. Parfois, le Ballon d’or est allé à un perdreau de l’année qui ne justifia pas cet honneur par la suite (Michael Owen, en 2001). Parfois à un joueur favorisé par un manque de concurrence (Igor Belanov, en 1986), ou parce qu’il avait remporté un titre mondial et incarnait son équipe (Fabio Cannavaro, en 2006).
Biais et injustices
Souvent, au contraire, c’est un statut qui est primé, comme si les jurés devaient répondre à : « Qui est le meilleur joueur dans l’absolu ? » plutôt qu’à : « Qui a été le meilleur joueur cette année ? » Messi a ainsi devancé Robert Lewandowski en 2021…
Il fut un temps où la respectabilité du joueur constituait un critère implicite. En 2000, Zinédine Zidane, champion d’Europe avec la France, avait été privé de trophée par Luis Figo, mais surtout par un fâcheux coup de boule (déjà) asséné à un joueur du Hambourg SV.