La fintech, qui rassemble les entreprises utilisant les nouvelles technologiques pour offrir des services financiers à leurs utilisateurs, est un secteur en plein boom sur le continent africain. Reportage dans l’un des nombreux espaces de travail pour les entrepreneurs de Kigali.
Dans l’espace de coworking de la Westerwelle Startup Haus, les entrepreneurs travaillent en silence. Parmi eux, Mugisha Alex qui a lancé il y a un mois son premier projet de fintech, destiné à faciliter l’envoi d’argent vers l’étranger.
« On essaie de faire en sorte que les transactions soient beaucoup moins chères et qu’elles soient beaucoup plus accessibles, parce que pour le moment, on n’a pas d’infrastructures assez solides et fiables pour faire les transferts d’argent rapides et faciles », explique-t-il.
Un jeune projet qui est né d’une expérience personnelle, vécue par le jeune entrepreneur quand il était encore étudiant dans une université à Kigali. « On avait des problèmes parce qu’il y avait des retards dans les transferts d’argent », indique Mugisha Alex. « J’avais un colocataire qui était du Niger, et quand il n’avait pas accès à son argent on avait des problèmes dans la maison parce qu’on devait tous contribuer aux dépenses qu’on avait. »
La tech africaine poursuit sa croissance, selon le dernier rapport de Partech Africa
Une appétence accrue pour la fintech
Depuis l’inauguration de la branche rwandaise de la Westerwelle Startup Haus en 2018, Blaise Duci, responsable des programmes, voit de plus en plus de projets de fintech être développés par les entrepreneurs à Kigali.
« La plupart développent des solutions pour les PME, cela peut aller de la comptabilité, des solutions pour moins utiliser les papiers, aux nouvelles technologies comme la blockchain », décrypte Blaise Duci. « Je dirais notamment que la fintech est une grande composante des projets technologiques dans le secteur de la santé, mais aussi dans le secteur des assurances, du moins pour le programme d’assurance-tech que nous soutenons. »
Créer un environnement favorable à l’émergence de la fintech
Afin de développer le secteur, le Rwanda a instauré une stratégie quinquennale sur la fintech de 2022 jusqu’en 2027. Objectif, selon Alex Ntare, directeur de la Chambre des TIC [Technologies de l’information et de la communication, NDLR] : créer l’environnement le plus favorable possible pour faire de Kigali un centre fintech sur le continent, et aider les nouvelles start-up à se lancer.
Tech africaine: la RDC veut promouvoir ses solutions
« Nous travaillons avec la banque centrale sur cette stratégie, sur la “Sandbox” des régulations fintech, qui regarde le type de réglementations en place et ce que les entreprises et start-up veulent faire si on ne répond pas à leurs besoins », déclare Alex Ntare. « Mais même si c’est le cas, on relâche en quelque sorte l’environnement pour permettre aux entreprises et start-up qui veulent entrer dans ce marché de pouvoir commencer, et ensuite de s’agrandir. »
Selon lui, le nombre d’entreprises fintech enregistrées dans la chambre des TIC est passé de moins de cinq en 2011, à plus de 40 aujourd’hui.