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Alassane Ouattara reçu à l’Élysée par Emmanuel Macron 

En séjour privé dans l’Hexagone depuis une dizaine de jours, Alassane Ouattara devrait s’entretenir avec Emmanuel Macron à l’Élysée, ce 16 juillet. À trois mois de la présidentielle ivoirienne, plusieurs capitales européennes s’inquiètent du climat politique dans le pays. 

La rencontre, confidentielle, ne figure pas à l’agenda officiel du président français, Emmanuel Macron. À l’issue du conseil des ministres et avant de se rendre dans les Hautes-Pyrénées, le président français doit recevoir à déjeuner son homologue ivoirien Alassane Ouattara ce 16 juillet. Ce dernier  

séjourne dans l’Hexagone depuis le 4 juillet. Il a notamment passé plusieurs jours dans sa résidence de Mougins, dans les Alpes-Maritimes (sud de la France). 

Le déjeuner, privé, devrait se tenir en tête-à-tête, sans aucun conseiller  des deux hommes. L’élection présidentielle ivoirienne, prévue au mois d’octobre, sera inévitablement abordée. Le président français a régulièrement fait savoir à son homologue ivoirien qu’il était très attentif à ce que le scrutin soit inclusif, après une élection présidentielle de 2020 déjà controversée (AI du 03/11/20). 

L’expulsion en avril de la liste électorale du président de la formation d’opposition du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, a ainsi été vue par Paris comme un très mauvais signal (AI du 02/04/25). Sa candidature apparaissait en effet parmi les principaux critères de l’inclusivité de l’élection. 

Tidjane Thiam ? Une décision « indépendante de la justice » 

Au mois de mars, et pour tenter de dissuader Alassane Ouattara d’opérer une telle manœuvre, Emmanuel Macron avait déjà évoqué le dossier avec l’ex-chef de l’État sénégalais, Macky Sall, lors d’une rencontre le 27 mars. Ce dernier s’était montré réceptif aux arguments de son interlocuteur français et s’était montré « disposé » à évoquer le cas de l’opposant ivoirien avec Alassane Ouattara. Ce qui fut fait le lendemain lors d’un déjeuner ayant réuni les deux hommes à Mougins. 

Les recommandations d’Emmanuel Macron transmises par l’intermédiaire de l’ex-président sénégalais ont néanmoins causé une certaine gêne chez Alassane Ouattara, qui goûte peu les immixtions extérieures concernant le cas de Tidjane Thiam. En janvier, son ami depuis plus de trente ans Nicolas Sarkozy avait lui-même suscité son agacement à l’évocation de l’ancien patron du Crédit suisse, que l’ex-président français avait rencontré quelques semaines plus tôt à Paris (AI du 12/03/25). 

Le président ivoirien est jusqu’à présent resté sourd à l’ensemble de ces appels. Pour justifier l’élimination de l’opposant, il se range derrière une décision « indépendante de la justice » à laquelle il lui est impossible de se « substituer »

Annonce dans les toutes prochaines semaines

Pour étayer son argumentaire, il lui arrive désormais en privé de prendre régulièrement l’exemple de l’opposante française Marine Le Pen, condamnée à quatre ans de prison et cinq ans d’inéligibilité. Un argument et une comparaison qui peinent néanmoins convaincre ses interlocuteurs, alors que la mise à l’écart de Tidjane Thiam vient s’ajouter à l’élimination de l’ensemble des principales figures d’opposition, à l’instar de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, ou de Guillaume Soro

Paris n’est pas la seule capitale que le climat politique préélectoral à Abidjan alarme. Au sein de l’Union européenne (UE), plusieurs pays ont fait part de leur inquiétude concernant l’inclusivité du scrutin et l’impossibilité pour les principales figures de l’opposition de pouvoir concourir. Un constat partagé par l’administration américaine, qui n’a d’ailleurs pas convié le président ivoirien au mini-sommet Afrique de Donald Trump à Washington. 

Les capitales occidentales s’inquiètent en parallèle de l’arrestation ces derniers jours de plusieurs figures de l’opposition et notamment de cadres du PDCI. De son côté, Alassane Ouattara devrait annoncer dans les toutes prochaines semaines sa candidature à un quatrième mandat (AI du 20/06/25). À l’issue de son déjeuner avec Emmanuel Macron, avec lequel sa dernière rencontre remontait à un dîner au mois de janvier, le président ivoirien doit regagner Abidjan dans la soirée du 16 juillet. 

Source :  AI

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