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Agent des impôts tué, enquête ouverte pour assassinat : ce que l’on sait du drame

Un agent des impôts de 43 ans a été séquestré puis tué lundi à Bullecourt (Pas-de-Calais) par un brocanteur chez qui il effectuait un contrôle fiscal avec une collègue. Son agresseur s’est ensuite donné la mort.

Un agent du fisc de 43 ans a été tué lundi après avoir été séquestré avec une collègue dans le cadre d’un contrôle fiscal chez un brocanteur qui s’est ensuite donné la mort à Bullecourt, un petit village de 250 habitants composé de maisons en briques rouges dans le sud d’Arras (Pas-de-Calais). On fait le point sur ce que l’on sait.

Ce qu’il s’est passé

Vers 18h15 lundi, les gendarmes sont alertés par un témoin de la présence d’une femme ligotée à une chaise au domicile d’un habitant du bourg. Arrivés rapidement sur place, les gendarmes découvrent effectivement la femme entravée, mais aussi le corps d’un homme, vraisemblablement tué à coups de couteau. Les premières investigations établissent que la victime est un inspecteur des impôts de 43 ans, qui était accompagné d’une collègue, « ligotée sur une chaise et profondément choquée », ajoute une source proche de l’enquête.

Le fonctionnaire s’était rendu lundi après-midi au domicile de l’entrepreneur en compagnie d’une inspectrice « pour effectuer une vérification de la comptabilité », et tous deux auraient alors été séquestrés et ligotés par le brocanteur, a ajouté le procureur de la République. Le forcené s’est suicidé par arme à feu. Son corps a été retrouvé dans une dépendance de la maison. « Au moment de l’arrivée des gendarmes, les deux hommes étaient morts », précise une autre source.

La section de recherche de la gendarmerie des Hauts-de-France a été saisie dans le cadre d’une enquête de flagrance pour assassinat. Le procureur de la république d’Arras devrait s’exprimer plus en détail ce mardi dans la journée, selon La Voix du Nord.

Qui sont les victimes ?

La victime, âgée de 43 ans, était chef de brigade de vérification dans le Pas-de-Calais. Sa collègue retrouvée ligotée, une « vérificatrice » selon France Bleu, est une femme de 38 ans.

Qui est le brocanteur ?

Sandy Theron, 46 ans, était brocanteur, divorcé et père de deux enfants. «Il était arrivé dans le village il y a quatre ans », détaille le maire du village, Éric Bianchin. « Il avait acheté une ferme rue de Quéant, où il faisait des ventes chez lui. Il vidait les maisons, les vide-greniers et revendait chez lui », précise l’édile. « C’est un petit village, tout le monde se connaît. Je n’ai jamais eu de problème avec lui, il était serviable, c’était une personne lambda. Il était intégré dans le village », a poursuivi le maire. Selon lui, les habitants « le voyaient très peu », car « il partait très tôt le matin pour son activité ».

Sandy Theron, 46 ans, est l’homme qui a tué un contrôleur fiscal lundi à Bullecourt dans le Pas de Calais, avant de se suicider. DR
Sandy Theron, 46 ans, est l’homme qui a tué un contrôleur fiscal lundi à Bullecourt dans le Pas de Calais, avant de se suicider. DR

Un hommage mercredi

Le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, s’est rendu à la Direction départementale des finances publiques (DDFIP) du Pas-de-Calais, à Arras, ce mardi matin.

« La République pleure l’un des siens », a-t-il déclaré, se disant « révolté » par ce meurtre. « Il est révoltant qu’un serviteur de l’État, de la République, des Français puisse être (…) tué parce qu’il fait son travail », a déclaré le ministre après s’être entretenu plus d’une heure avec les collègues de la victime à Arras, annonçant qu’un hommage lui sera rendu mercredi dans l’ensemble des services fiscaux départementaux.

VIDÉO. Agent des impôts tué dans le Pas-de-Calais : «Nous avons le cœur brisé», affirme Attal

Lundi soir, annonçant une « drame innommable » devant le Sénat, Gabriel Attal indiquait que « ce soir, le service public a le visage de ce chef de brigade ».

« C’est toute la DGFiP (direction générale des Finances publiques) qui est en deuil », a réagi FO-DGFiP dans un communiqué, condamnant un « acte inqualifiable ». « Ce drame vient amèrement rappeler à tous que les agents des finances publiques, en particulier nomades, exercent des missions potentiellement dangereuses », a ajouté le syndicat, qui appelle à « tirer les leçons de cette tragédie pour renforcer concrètement la protection des personnels ».

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a lui dénoncé « un drame humain terrible ». « Ce brocanteur a commis un acte le plus terrible qui soit », a-t-il insisté sur CNews. Mais « on ne connaît pas les motivations, si on peut parler de motivations », a-t-il ajouté. « Nous sommes aux côtés des fonctionnaires pour les soutenir », a assuré ce mardi matin Stanislas Guérini. Interrogé par BFMTV, le ministre de la Fonction publique a reconnu un « climat de société tendue ». « On sait bien que depuis des mois ou des années, il y a un climat de menaces et de violences qui s’expriment auprès des élus et des agents de la fonction publique » a-t-il regretté.

Le Parisien

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