5 décembre 2024
Paris - France
AFRIQUE

Afrique du Sud : la famille des BRICS s’agrandit

Sommet des BRICS : l’Afrique du Sud refuse « une compétition entre puissances mondiales »

Les cinq pays émergents se réunissent à Johannesburg dans un contexte de non-alignement et de tensions internationales attisées par la guerre en Ukraine.

Six nouveaux pays sont invités à rejoindre les BRICS. Le bloc des pays émergents pèserait désormais 36% du PIB mondial, soit largement plus que celui des pays du G7.

Le sommet des Brics s’ouvre dans une Afrique du Sud en quête d’influence

Le sommet des Brics s’est ouvert, mardi, en Afrique du Sud avec au programme l’élargissement à de nouveaux membres du bloc de pays émergents, qui cherche à étendre son influence politique et économique mondiale.

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a accueilli à Johannesburg ses homologues brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, et chinois, Xi Jinping. L’Inde y est représentée par son Premier ministre, Narendra Modi, et la Russie par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour crime de guerre en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a participé via un message vidéo enregistré.

Que retenir de la première journée du sommet des Brics ?
En visite officielle à Pretoria avant l’ouverture du sommet dans l’après-midi, le président chinois a salué un « nouveau point de départ historique » pour les relations entre la Chine et l’Afrique du Sud, puissance influente sur un continent devenu un fort enjeu diplomatique.

Cyril Ramaphosa a affirmé accueillir Pékin en « véritable ami », rappelant que la Chine est le premier partenaire commercial de Pretoria.

« Nous sommes unis dans notre objectif commun et notre quête d’un monde meilleur et plus égalitaire », a-t-il poursuivi. Le 15e sommet des Brics intervient à un moment où les divisions sur la scène internationale ont été accentuées par l’invasion russe de l’Ukraine.

L’Afrique du Sud, la Chine et l’Inde n’ont jamais condamné Moscou et le Brésil a refusé de se joindre aux pays occidentaux pour envoyer des armes à l’Ukraine ou imposer des sanctions à la Russie.

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, à son arrivée à l'aéroport de Johannesburg, avant le sommet des Brics, le 21 août 2023 en Afrique du Sud
Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, à son arrivée à l’aéroport de Johannesburg, avant le sommet des Brics, le 21 août 2023 en Afrique du Sud © Ricardo Stuckert, Présidence brésilienne/AFP

Dans un parc vide proche du centre de conférences hébergeant le sommet, une poignée de manifestants antirusses ont brandi des drapeaux ukrainiens et des pancartes « Lavrov, rentre chez toi ».

« Nous sommes ici pour transmettre un message aux Brics et aux invités au sommet, afin qu’ils exigent le retrait des forces militaires russes en Ukraine », a expliqué à l’AFP Lesya Karpenko, 41 ans, d’une association ukrainienne locale.

Sommet des Brics : un anti-G7 ?
شعار قمة مجموعة بريكس في جنوب أفريقيا. 19/08/2023

Non-alignés

Produisant un quart de la richesse mondiale et comptant 42 % de la population du globe, les Brics ont en commun leur revendication d’un équilibre politique et économique mondial plus inclusif, en particulier vis-à-vis des États-Unis et de l’Union européenne. Le groupe cherche à étendre son influence et réfléchit à s’élargir.

Une quarantaine de nations ont demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt pour rejoindre le groupe. Iran, Argentine, Bangladesh et Arabie saoudite font notamment partie des aspirants.

Des policiers devant le Sandton Convention Center avant le sommet des Brics, le 21 août 2023 à Johannesburg, en Afrique du Sud
Des policiers devant le Sandton Convention Center avant le sommet des Brics, le 21 août 2023 à Johannesburg, en Afrique du Sud © MARCO LONGARI / AFP

Mais les cinq membres actuels, éloignés géographiquement et dotés d’économies à la croissance inégale, ont des « opinions divergentes sur les pays qui devraient intégrer le bloc et les conditions », relève auprès de l’AFP Jannie Rossouw, de l’Université du Witwatersrand à Johannesburg.

L’Afrique du Sud a planché cette année sur une liste de « directives » pour l’entrée de nouveaux membres, avait indiqué, dimanche, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor.

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La question de l’élargissement divise surtout l’Inde et la Chine, les deux économies les plus puissantes du bloc. Pékin veut développer son influence alors que Delhi se méfie des intentions de son rival régional.

« À long terme, la rivalité entre la Chine et l’Inde est probablement le principal défi auquel les Brics seront confrontés », poursuit Jannie Rossouw.

Par ailleurs, le processus de décision au sein du bloc, qui requiert un consensus, constitue un « obstacle majeur » sur la question d’une possible expansion, souligne Jakkie Cilliers, de l’Institut d’études sur la sécurité à Pretoria.

Une cinquantaine de chefs d’État « amis des Brics » sont attendus au sommet, ainsi que le secrétaire général de l’ONUAntonio Guterres.

PIB DES BRICS+

🇧🇷 Brésil : 2,1 trillions de dollars
🇷🇺 Russie : 2 trillions de dollars
🇮🇳 Inde : 3,7 trillions de dollars
🇨🇳 Chine : 19,3 trillions de dollars
🇿🇦 Afrique du Sud : 0,4 trillion de dollars
🇦🇷 Argentine : 0,6 trillion de dollars
🇪🇬 Égypte : 0,4 trillion de dollars
🇪🇹 Éthiopie : 0,15 trillion de dollars
🇮🇷 Iran : 0,36 trillion de dollars
🇸🇦 Arabie Saoudite : 1 trillion de dollars
🇦🇪 Émirats arabes unis : 0,5 trillion de dollars

Total : 30,5 trillions de dollars (30 % du PIB mondial)

JM avec AFP