Petites confidences et grandes intrigues. Chaque jeudi, Africa Intelligence plonge dans les coulisses des palais du continent et au–delà.
Maroc – L’appel de Mohammed VI à Nicolas Sarkozy
C’est un soutien qu’a particulièrement apprécié l’ex- chef de l’État français Nicolas Sarkozy. Le roi du Maroc, Mohammed VI, a pris l’initiative d’appeler l’ancien président français quelques jours avant son incarcération du 21 octobre. Durant l’échange téléphonique le souverain lui a apporté « tout son soutien« .
Habitué du royaume, où il est bien connecté au milieu des affaires, Nicolas Sarkozy n’a jamais caché son « admiration » pour Mohammed VI. L’ancien président s’est aussi exprimé à plusieurs reprises en faveur de la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental.
Aucun chef de l’État français après lui – ni François Hollande ni Emmanuel Macron – n’a connu une telle proximité avec le Trône marocain. Un lien qui ne se limite pas au père, les enfants Sarkozy appréciant eux aussi le pays, en particulier les soirées de Marrakech (AI du 28/07/16). Nicolas Sarkozy a, par ailleurs, fait un détour par le royaume pour la promotion de son livre, Le Temps des combats, en 2023 (AI du 29/11/23). Outre Mohammed VI, plus d’une dizaine de chefs d’État du continent ont souhaité appeler l’ancien président français (AI, 24/10/25).
Congo – Denis Sassou-Nguesso snobe Emmanuel Macron et applaudit Lula
Invité par Emmanuel Macron à la Conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs, qui s’ouvre le 30 octobre à Paris, Denis Sassou–Nguesso n’assistera pas personnellement à l’événement. Le président congolais déroge rarement à la tradition de passer les fêtes de la Toussaint à Oyo (Cuvette), dans son village natal, afin de se recueillir sur la tombe de sa défunte fille, Édith Lucie Bongo Ondimba. En outre, Denis Sassou–Nguesso partage, en privé, ses doutes sur l’efficacité et la pertinence d’une telle conférence.
En revanche, le chef de l’État congolais traversera quelques jours plus tard l’océan Atlantique. Il se rendra à Belém, dans le nord du Brésil, pour l’ouverture de la COP 30, le 10 novembre, à l’invitation de son homologue brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, dit « Lula« , avec qui le président congolais veut soigner ses relations. Non seulement actif sur les questions environnementales (AI du 19/09/25), il tente, tant bien que mal, de se rapprocher des Brics, dont le pays d’Amérique du Sud est un membre fondateur. Denis Sassou–Nguesso avait ainsi assisté, en 2023, au sommet de Johannesburg, qui avait vu l’élargissement de l’organisation à neuf pays (AI du 25/08/23).
Cameroun – Le président de l’Assemblée nationale évite la proclamation des résultats
Le président de l’Assemblée nationale, Cavayé Yeguié Djibril, 85 ans, n’a pas participé à la cérémonie de proclamation des résultats de l’élection présidentielle par le Conseil constitutionnel, le 27 octobre, à Yaoundé, donnant Paul Biya vainqueur. Son entourage le lui a déconseillé, redoutant un nouvel épisode malheureux, à l’image de son discours avorté du meeting de campagne de Maroua (Extrême–Nord), le 7 octobre. Amené à s’exprimer juste avant le chef de l’État, pour qui il joue le rôle de « gouverneur informel » dans les régions du Grand–Nord (AI du 10/07/25), le président de
l’Assemblée nationale avait commencé à tenir des propos incohérents. Il a finalement été interrompu avant la fin de son intervention par l’un de ses collaborateurs.
L’état de santé du notable et sa capacité à mener les débats posent question. Il est pourtant censé ouvrir, le 3 novembre, la nouvelle session ordinaire de la chambre basse, qui se penchera sur le budget 2026. Son vice–président, Hilarion Etong, pourrait le remplacer, comme ce fut le cas, en 2024, au Sénat avec Marcel Niat Njifenji. Les travaux avaient alors été ouverts par le vice–président Aboubakary Abdoulaye, en lieu et place de celui–ci. Affaibli et âgé de 91 ans, Marcel Niat Njifenji est le deuxième personnage de l’État dans l’ordre protocolaire.
JM. Source AI

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