À quinze jours du scrutin suprême, le président ivoirien s’apprête à entamer une tournée dans plusieurs régions du pays pour lancer officiellement sa campagne.
Juste avant l’ouverture officielle de la campagne électorale, qui a lieu du 10 au 23 octobre, Alassane Ouattara a cherché à peaufiner sa stratégie. Il s’est isolé tout au long du week–end des 4 et 5 octobre dans sa résidence de vacances de la cité balnéaire d’Assinie, à plus de 100 kilomètres d’Abidjan, afin de finaliser les derniers arbitrages.
Le chef de l’État lancera, à Daloa, dans le Centre–Ouest, en pays bété, sa course vers le scrutin du 25 octobre. Le président du conseil régional, l’actuel ministre de la promotion de la jeunesse, Mamadou Touré, joue les premiers rôles au sein du dispositif électoral. À 83 ans, Alassane Ouattara entend toutefois limiter ses
déplacements à trois régions. Outre Daloa, il projette de se rendre à Yamoussoukro, dans le centre du pays, capitale politique et ville natale de Félix Houphouët- Boigny. Fief de la communauté baoulé, cette région reste historiquement acquise au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), de l’opposant Tidjane Thiam. Le président réfléchit également à un passage à Bondoukou, dans le Nord–Est.
Il ne devrait en revanche pas se rendre à Bouaké, deuxième ville du pays, où il avait déjà célébré en grande pompe la fête nationale le 7 août. Le scénario d’un déplacement à Korhogo, grande ville du Nord dont il est originaire, a un temps été envisagé avant d’être écarté. Le chef de l’État y juge son ancrage local suffisamment solide.
Obtenir 80 % des suffrages
Au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), les barons de la majorité jugent acquise la réélection d’Alassane Ouattara, qui vise cependant au moins 80 % des suffrages dès le premier tour. Ses équipes de campagne, conduites par le premier ministre, Robert Beugré Mambé, et le président du directoire du RHDP, Gilbert Kafana Koné, sont sous forte pression afin de réaliser ce score record (AI du 17/09/25).
Tous les poids lourds de l’opposition ont été mis sur la touche, à l’instar de l’ex–président Laurent Gbagbo, chef du Parti des peuples africains–Côte d’Ivoire (PPA–CI), et de Tidjane Thiam (AI du 02/04/25). Pour contenir toute contestation, les marches sur la voie publique demeurent interdites jusqu’à nouvel ordre.
JM soure AI
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