En exil en Europe, depuis 2019, l‘ancien président de l‘Assemblée nationale Guillaume Soro s’est entretenu début septembre en Suisse avec Denis Sassou Nguesso. Une rencontre qui intervient alors que le nom du président congolais revient avec insistance pour mener une médiation entre Soro et Alassane Ouattara.
L‘ancien président de l‘Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro et le président congolais Denis Sassou Nguesso.
Une discrète rencontre s‘est tenue en Suisse, sur les bords du lac Léman, début septembre. Celle–ci a réuni, à Genève, l‘ancien président de l‘Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro et le président congolais Denis Sassou Nguesso, qui a séjourné du 15 août au 10 septembre, en Suisse, où il a notamment suivi une série d‘examens médicaux (AI du 02/0921). En exil en Europe depuis 2019, l‘ex–leader étudiant est également un familier de Genève où il se rend régulièrement.
Les deux hommes sont des intimes depuis plus de deux décennies : ils se sont rencontrés pour la première fois en 2003, au plus fort de la guerre civile ivoirienne, alors que Guillaume Soro était à la tête du parti des Forces nouvelles (FN), qui s‘est rapidement mué en mouvement rebelle. Le président congolais avait à l‘époque accueilli à Brazzaville plusieurs rounds de négociations intra ivoiriennes entre les Forces nouvelles et le gouvernement. En privé, le président congolais continue d‘appeler affectueusement Soro « fils”.
Avec Ouattara, l‘âge de glace depuis novembre
Ces derniers jours, le nom de Denis Sassou Nguesso est fréquemment évoqué pour mener une médiation afin de réconcilier Guillaume Soro et Alassane Ouattara (voir notre enquête, AI du 06/09/21). Les relations entre les deux ex–alliés sont en effet glaciales depuis l‘élection présidentielle de novembre 2020, à l‘issue de laquelle Soro avait appelé au soulèvement populaire contre le président ivoirien. Le 23 juin dernier, l‘ex–premier ministre de Laurent Gbagbo a été condamné à la perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l‘Etat« . Dans la foulée, son mouvement Générations et peuples solidaires (GPS) a été dissous par la justice ivoirienne.
Plusieurs proches de l‘ancien patron de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d‘Ivoire (Fesci), à l‘instar de l‘ancien ministre de la jeunesse Alain Lobognon, avaient sollicité dès début juillet l‘appui du chef de l’Etat congolais. Dans une missive adressée, le 28 juillet, à Denis Sassou Nguesso, il avait alors expliqué avoir évoqué le sujet avec le frère cadet d‘Alassane Ouattara et actuel ministre de la défense, Téné Birahima Ouattara. Celui–ci aurait indiqué que [Denis Sassou Nguesso] représentait la meilleure [chance] de réconcilier les deux hommes« . En dépit de son affection pour Soro, le président congolais jouit également de bonnes relations avec Alassane Ouattara.
AI