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RD Congo : des policiers congolais « enrôlés » par le M23 dans les territoires contrôlés

Les policiers congolais sont arrivés depuis Bukavu au port de Goma dimanche. Deux villes sous le contrôle des rebelles du M23. Ils ont été « enrôlés » par le mouvement soutenu par Kigali et vont recevoir une « formation idéologique » avant de retourner travailler sur le terrain. À Goma, l’insécurité est toujours présente. Plusieurs jeunes hommes ont été retrouvés morts dans un quartier de l’ouest du centre-ville.

Le célèbre groupe rebelle M23 fait des ravages dans l’est de la République démocratique du Congo, s’emparant des deux plus grandes villes de la région lors d’un affrontement meurtrier qui a forcé des centaines de milliers de personnes à fuir leur foyer.

L’affirmation selon laquelle les Tutsis vivant en République démocratique du Congo sont persécutés, est au cœur de leur campagne.

L’examen du statut des Tutsis en République démocratique du Congo – et de son lien avec le soulèvement du M23 – est une question complexe et sensible qui touche au cœur de la définition des Congolais.

RD Congo : le M23 cherche à marquer sa présence dans les villes de l’Est

Le M23 veut marquer sa présence dans les villes conquises de l’est de la République démocratique du Congo. Le groupe, qualifié de terroriste par Kinshasa, a nommé un gouverneur et un vice-gouverneur, qui étaient à Sake mardi à la rencontre des populations. De son côté, le procureur de la CPI, à peine arrivé à Kinshasa, a mis en garde tout groupe armé qui sévit dans l’est du pays. Les précisions de notre envoyée spéciale à Kinshasa, Catherine Norris-Trent.

Le M23 cherche à montrer qu’ils sont en train d’administrer les villes qu’ils ont prises dans l’est de la RD Congo. Comme par exemple à Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, où l’on a vu des enfants retourner à l’école lundi 24 février, à la demande du M23. Mardi, selon des sources sur place, les élèves étaient encore nombreux.

Les écoles rouvrent à Bukavu, les parents parfois réticents
Le M23 a également tenu son premier meeting dans la cité de Sake, à 27 km de Goma, dans le Nord-Kivu. Les nouveaux gouverneur et vice-gouverneur, sous l’autorité de la rébellion, qui ne sont pas reconnus par le gouvernement de Kinshasa, se sont déplacés pour expliquer à la population convoquée sur place qu’ils allaient œuvrer pour restaurer les réseaux d’électricité ou d’eau endommagés par les combats.
« Respecter le droit international humanitaire »

Entre temps, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Kane, est arrivé à Kinshasa. Il s’est dit extrêmement inquiet sur la situation dans le pays, particulièrement dans l’Est. Et il a livré un avertissement très clair : « Aucun groupe armé, aucune force armée, ni leurs alliés, n’a de chèque en blanc. lls doivent respecter le droit international humanitaire », a-t-il déclaré. Karim Kane enchaîne des rencontres à Kinshasa avec le président Félix Tshisekedi, avec la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU, Bintou Keïta, ou encore des membres de la société civile, y compris des victimes de violences.

RD Congo : le Conseil de sécurité de l’ONU condamne le Rwanda et le M23

La CPI a déjà une enquête en cours sur les allégations de crimes commis dans l’est de la RD Congo, ouverte en 2023, à la demande du gouvernement congolais.

Revers diplomatique pour le Rwanda
Londres suspend la majorité de ses aides financières au Rwanda

Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne, a annoncé la suspension du dialogue politique avec le Rwanda sur les questions de sécurité et de défense, ainsi que le réexamen du protocole d’accord concernant les matières premières essentielles. Il s’agit du premier consensus européen depuis le début de la crise en République démocratique du Congo.

De son côté, le ministère britannique des Affaires étrangères a annoncé aujourd’hui la suspension de la majorité de ses aides financières au Rwanda. Dans un communiqué publié en début de soirée, le ministère rwandais des Affaires étrangères a dénoncé des mesures punitives ne contribuant en rien à une solution politique durable dans l’est de la RD Congo.

Dans ce communiqué, le Rwanda insiste sur le fait que le pays ne bénéficie en rien de l’instabilité de son voisin et reste attaché à un processus de médiation, « seule voie crédible vers une fin des violences ». À Bruxelles, pour l’instant, l’adoption de mesures plus poussées a été bloquée par le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères. Il a obtenu de ses homologues d’attendre la réunion ministérielle conjointe des Communautés de développement d’Afrique australe et d’Afrique de l’Est, qui se tiendra le 28 février.

Tout d’abord, de nombreuses autorités mondiales affirment que dans leur prétendue lutte contre la discrimination, les rebelles ont commis des atrocités injustifiables. Les Nations unies et les États-Unis, par exemple, ont sanctionné les dirigeants du M23 pour des allégations de crimes de guerre, tels que des violences sexuelles et des meurtres de civils.

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