Trois soldats français de l’opération Barkhane ont été tués au Mali alors que la France cherche une porte de sortie pour son engagement au Sahel. Une volonté qui se heurte encore aux réalités du terrain.
«Dès que je pourrai limiter le niveau d’engagement de mes armées,je le ferai», déclarait récemment au Monde le général François Lecointre, chef d’état-major des armées. La mort de trois soldats français lundi 28 décembre dans la zone dite des «trois frontières» au Mali a fait monter le bilan global de l’engagement français au Sahel à quarante-sept tués dans les opérations Serval (2013) et Barkhane (2014), alors que le gouvernement français cherche ostensiblement à se désengager du Sahel.
«Nous n’avons pas vocation à rester éternellement», avait admis la ministre des Armées Florence Parly devant la commission des Affaires étrangères du Sénat en juin dernier. Mais «nous n’avons pas vocation non plus à quitter tout de suite le Sahel, car notre présence reste indispensable pour les Sahéliens». La situation sécuritaire reste en effet préoccupante dans une région minée par les violences djihadistes, les conflits intercommunautaires et l’instabilité politique.
Sur le plan purement militaire, le bilan de l’opération Barkhane qui mobilise au total 5.100 hommes et femmes est pourtant loin d’être mauvais. En 2020, l’armée française a porté de sérieux coups aux groupes djihadistes. L’émir d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Abdelmalek Droukdel, a par exemple été abattu en juin, suivi par Bah Ag Moussa, le chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, également affilié à Al-Qaïda), en novembre. Un soldat français surveille une zone lors de l’opération Barkhane dans le nord du Burkina Faso, le 10 novembre 2019. | Michele Cattani / AFP