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Congo-Brazzaville: des centaines de Congolais victimes de l’arnaque d’une fausse banque

Vue de Brazzaville, capitale du Congo. (image d’illustration) Wikimedia/Jomako

Au moins 600 citoyens congolais affirment avoir été arnaqués par le Crédit mutuel d’Afrique (Cremaf), un établissement de micro-finance ayant emprunté le même nom que celui accrédité par l’État en 2013. Explications et témoignages.

Cet établissement a opéré entre mai et août 2021. Il garantissait un bénéfice de 200% de l’épargne déposée au bout de 78 jours. Les plaignants réclament plus de 200 millions de FCFA (soit plus de 304 000 euros). Mais l’établissement de micro-crédit n’est plus en mesure de rembourser.

Virginie, 54 ans, mariée à un fonctionnaire retraité, a déposé ses économies au Crédit mutuel d’Afrique. Rassurée par l’agrément de la Commission bancaire d’Afrique centrale et par les agents de sécurité postés devant l’établissement, elle y va les yeux fermés. Mais depuis plus d’un mois, elle constate qu’elle a été arnaquée.

« Il y a mon mari, mon fils et moi : nous avons plus de 2,6 millions de FCFA d’épargne et on n’a rien eu au retour, s’insurge Virginie. On nous a menés en bateau. Il y a beaucoup d’histoires dedans. Au finish, nous pleurons aujourd’hui notre argent. Je suis victime. Je suis vraiment en colère. »

« Le directeur de l’établissement se retrouve dans les geôles de la DGST »

Destin Ngoma, 26 ans, économiste et formateur en gestion d’entreprises, n’a pas vu le coup venir : « Je réclame en capital investi 1,5 millions de FCFA. Aujourd’hui, on est presque à un mois sans paiement. Et le directeur de l’établissement se retrouve dans les geôles de la DGST [Direction générale de surveillance du territoire, service de renseignements, NDLR]. On ne sait pas aujourd’hui à quel saint se vouer. »

Fabrice Itoua, commerçant, pensait pouvoir doubler sa mise : « Je revendique près de quatre millions de FCFA comme investissement brut, sans compter le rendement ou bénéfice. Nous sommes en difficultés avec cette micro-finance. On ne sait pas quoi dire. »

Les épargnants arnaqués attendent de pouvoir récupérer leur argent, avec l’appui des autorités.

 

 Loïcia Martial
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