lément Musumadi qui porte les couleurs d’un club de judo de Montpellier et qui participe ce week-end à une compétition à Paris menace d’être expulsé. Il a fui le Congo, pourtant. « À Paris, ils ont Teddy Riner, à Montpellier, on a Clément Musumadi », observe un judoka du club montpelliérain.
Un sportif solidaire
Arrivé du Congo il y a trois ans, Clément Musumadi a rapidement pris sa licence au Jita Kyoei de Montpellier et fait depuis la fierté de son club. Du haut de ses 1,90 m et de ses 120 kg, il sait s’adapter à ses partenaires et partage bien volontiers son expérience avec les autres, les jeunes, les moins jeunes, les légers… Sa masse musculaire n’a d’égale que sa gentillesse et sa bienveillance. Il est, en effet, le premier à aider les autres quand il le peut. Un sportif solidaire. Engagé dans la vie associative de son club, Clément a, par exemple, tout de suite répondu présent pour distribuer des colis alimentaires destinés aux étudiants en difficulté pendant la crise sanitaire de la Covid-19. Il ne fait aucun doute que les valeurs du judo au travers de son code moral lui siéent à merveille.
l fuit le Congo
La vie n’a pourtant pas épargné le judoka, qui a été contraint de quitter sa famille congolaise pour échapper à un pays, où la situation politique est extrêmement tendue. La sécurité est incertaine au point que son intégrité physique y était fortement menacée. Étudi ant en 4e année de médecine au Congo, il était pourtant destiné à un bel avenir auprès des siens. Malheureusement, victime de pressions, chantages et menaces de mort de la part d’un militaire gradé, il n’a pas eu d’autres choix que de quitter le Congo, un pays où la justice n’est pas rendue à cause de l’anarchie et de la corruption qui le gangrènent. Son périple a pris fin à Montpellier où Clément a trouvé du soutien auprès d’une église, où il va régulièrement prier. Il a également trouvé une deuxième famille dans son club de judo.
Obligation de quitter le territoire
Malheureusement, le sort s’acharne sur lui… Après le rejet de sa demande d’asile, le judoka a reçu il y a peu une obligation de quitter le territoire français. Une expulsion avec son retour dans son pays mettrait directement sa vie en péril. Si Clément Musumadi est discret et pudique, ses amis tentent de l’aider du mieux qu’ils peuvent, notamment en partageant des publications de soutien sur les réseaux sociaux. Ils espèrent une régularisation, afin que celui-ci puisse travailler, poursuivre ses études et enfin vivre sa passion sportive sereinement en France.
« Malgré ces difficultés, son courage et son sourire sont infaillibles et nul ne doute qu’il se battra comme un lion pour défendre son pays, la RDC, mais aussi sa région d’adoption l’Occitanie et son club montpelliérain, le Jita K yoei Judo 34, ce week-end dans la capitale », réagit un responsable du club de judo montpelliérain. A suivre.
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