TÉMOIGNAGE – Le président de la République malien Ibrahim Boubacar Keïta a démissionné dans la nuit de mardi à mercredi, après un coup d’Etat militaire. Thierry Bocoum, un Français propriétaire d’un restaurant à Bamako, nous décrit la situation sur place.
Dès les premières alertes concernant la mutinerie, Paris a appelé les expatriés à rester chez eux. Et ce mercredi, l’ambassade demande aux Français de limiter les déplacements malgré « une situation calme« .
Thierry Bocoum fait partie des 8.500 de nos ressortissants présents au Mali. Installé à Bamako, où il est propriétaire d’une pizzeria depuis 2004, il se trouvait à son domicile à l’annonce du coup d’Etat : « J’ai été surpris, je suis resté chez moi, mais je n’ai pas eu peur« , nous assure-t-il par téléphone. Le restaurateur explique en effet s’être vite aperçu que « ce n’était pas si violent : il n’y a pas eu beaucoup de coups de feu. C’était surtout des tirs de joie et en l’air« .
« La vie a repris son cours »
Certains endroits de la ville sont néanmoins encore marqués par les manifestations de la veille en soutien au coup d’Etat. Des barricades sont encore présentes dans les rues et des commerces ont été pillés. « C’est bien regrettable, mais les gens deviennent incontrôlables quand il y a des mouvements de foule comme ça« , soupire Thierry Bocoum. Des maisons ont aussi été cassées et vidées, « mais ce sont essentiellement celles des responsables politiques » d’après le restaurateur. Très vite, les forces de sécurité sont intervenues : « Elles étaient sur tous les fronts pour ramener les choses à la normale« .
Plusieurs mois de tensions politiques