neeon Blog SOCIETE «Ils nous ont traités comme des sauvages»: en Lituanie, les espoirs déçus des demandeurs d’asile
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«Ils nous ont traités comme des sauvages»: en Lituanie, les espoirs déçus des demandeurs d’asile

Le 6 août à Rudninkai, dans le sud de la Lituanie.

Arrêtées l’été dernier après leur entrée illégale dans le pays, plus de 4 000 personnes ont été envoyées dans des centres gérés de manière carcérale, au mépris des lois européennes. Relâchés mais déboutés du droit d’asile, des exilés racontent leurs désillusions.

Thierno (1) a quitté la Guinée avec un rêve un peu naïf : jouer au football dans une équipe européenne. «Peut-être même une équipe d’amateurs au début. Je ne doute pas de moi, j’arriverai à me faire repérer avec le temps», espère-t-il toujours, à 23 ans. Il a déjà perdu une année de détention – illégale – en Lituanie. Au printemps 2021, il embarque pour le Bélarus avec un visa d’étudiant. Il vivote quelques mois, se cherche un club convenable. En juillet, comme des centaines d’autres Africains venus au Bélarus pour les études ou en quête d’un hypothétique travail, il profite de la crise migratoire créée par le régime de Loukachenko et entre en Lituanie. A ce moment de l’été, des centaines d’Irakiens arrivent au Bélarus, attirés par la promesse d’une entrée facile dans l’Union européenne voisine, et convergent vers la frontière du pays balte, que les douaniers bélarusses les aident à franchir.

Dans son petit sac, le jeune Guinéen n’embarque presque rien, une paire de crampons et le maillot bleu et blanc de son équipe de troisième division guinéen…

Libération
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