Selon le quotidien, la criminalisation de ces trois pêcheurs porte non seulement atteinte aux valeurs d’entraide élémentaires, mais aussi au droit coutumier d’Aceh, appelé “Panglima Laot”, le “Commandant des mers” :

Cette loi coutumière toujours très vivante réglemente les pratiques de pêche et la vie sociale de la communauté des pêcheurs d’Aceh. Le Panglima Laot a grandement contribué depuis des siècles au sauvetage des personnes perdues en mer, y compris des réfugiés du Bangladesh et de Birmanie, comme en 2015. Ce sentiment de solidarité est lié aussi à la fraternité religieuse qui existe entre la population d’Aceh, majoritairement musulmane, et les réfugiés rohingyas.”

Koran Tempo souligne que l’Indonésie veut apparaître comme un modèle pour les autres pays d’Asie du Sud-est qui, comme elle, n’ont pas ratifié la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Elle a en effet accordé une reconnaissance légale aux quelque 14 000 personnes réfugiées dans l’archipel par le biais d’un règlement présidentiel. “L’Indonésie est également à l’honneur pour ses efforts régionaux visant à résoudre le problème de la prise du pouvoir par la junte militaire en Birmanie, qui pourrait déclencher une vague de nouveaux réfugiés birmans vers les pays voisins”, rappelle le quotidien.