Inexorablement, les territoires classés en rouge pour les Occidentaux par le ministère français des affaires étrangères ne cessent de s’étendre. Mis à part Niamey, sa capitale, l’ensemble du territoire nigérien est désormais « formellement déconseillé » aux voyageurs. Cette décision, vécue comme une injustice dans le pays et largement critiquée sur les réseaux sociaux, a été prise au lendemain de l’attaque qui a coûté la vie à six humanitaires français, leur chauffeur et un guide nigériens, à une soixantaine de kilomètres au sud-est de la capitale, le dimanche 9 août.
Au Mali, les régions de Kayes, tout à l’ouest du pays, et de Ségou, au centre, sont désormais formellement déconseillées, au même titre que la bande qui jouxte la frontière avec la Côte d’Ivoire. Tous ces territoires ne l’étaient pas il y a quinze mois encore. Le centre et le sud du Burkina Faso ont aussi tous deux connu un déclassement de leur état sécuritaire. Ils sont passés de « déconseillé sauf raisons impératives » à « formellement déconseillé ».
Ces changements de couleurs depuis quinze mois des cartes destinées à apporter des « conseils aux voyageurs », tendent à illustrer combien les militaires français, engagés là depuis cinq ans pour les missions « Serval » puis « Barkane », et les armées africaines du G5 Sahel peinent à endiguer le djihadisme qui grignote désormais une partie du continent.