neeon Blog ECONOMIE Côte d’Ivoire : pourquoi  Alassane Ouattara repense sa stratégie  d’endettement 
ECONOMIE

Côte d’Ivoire : pourquoi  Alassane Ouattara repense sa stratégie  d’endettement 

Abidjan a opté pour un nouveau mode dendettement axé sur des produits financiers mettant en avant le climat et lenvironnement, et ambitionne de sengager pleinement dans cette 

Alors que le Trésor public avait entamé dès 2020 une réflexion sur la diversification des instruments de mobilisation des ressources financières, en collaboration avec le Climate Bonds Initiative, le pays soriente aujourdhui de plus en plus vers des émissions de dette portant sur la thématique de la durabilité et du changement climatique. Le coeur de cette nouvelle stratégie cible les obligations vertes (green bonds) et bleues (blue bonds, émissions obligataires qui fonctionnent selon le même principe que les précédentes mais concernent les mers et les océans), y compris les syndications pour financer les projets à fort impact social

En juin dernier, Adama Coulibaly, le ministre de lÉconomie et des Finances, a conclu un protocole daccord avec le Centre mondial pour ladaptation (GCA) pour la mobilisation de 2 milliards deuros dans le cadre de son programme de résilience climatique. Cette organisation jouera le rôle de courtier chargé de faciliter les émissions de dette afin de financer les projets portant sur la résilience climatique. La Côte dIvoire sest engagée, en mai, lors de la COP15 dAbidjan, à axer son développement sur les projets de sauvegarde et de préservation de lenvironnement et du climat. Le pays cible donc 2 milliards de dollars et espère mobiliser un total de 4 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, à travers des émissions de green bonds

Côte dIvoire : la découverte dEniPetroci, plus prometteuse que prévu 

Onze secteurs identifiés 

« Cest une niche que lon vient de découvrir, dans un contexte de hausse des taux sur les marchés pour les eurobonds classiques » confie une source à la direction du Trésor. Au ministère ivoirien de lÉconomie et des Finances, un comité environnemental, social et de gouvernance a été mis en place pour procéder à la sélection des projets financés par les obligations durables. Pour le moment, onze secteurs vulnérables aux changements climatiques ont été identifiés

LES ÉMISSIONS DE GREEN BONDS À LÉCHELLE MONDIALE DEVRAIENT SÉLEVER À 1000 MILLIARDS DE DOLLARS EN 202

Abidjan doit déjà trouver dici au mois de décembre 1,5 milliard de dollars pour financer son programme de restauration de 20 % de son couvert forestier, dégradé par une agriculture intensive et par le braconnage, et lutter contre la déforestation, tout en créant des emplois durables. En parallèle, la Côte divoire prévoit d’emprunter sur le marché des eurobonds « verts » en 2023.

Côte dIvoire : Abidjan franchit un cap décisif avec Azito IV 

En juillet 2021, le pays avait émis sa première obligation verte, dénommée TPCIGreen Bonds avec une maturité de sept ans (20212028), pour un montant de 150 milliards de FCFA (230 millions deuros environ), sur le marché 

financier de lUnion économique et monétaire de l’Afrique de lOuest (Uemoa) via la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Les fonds récoltés doivent servir à financer la transformation de lancienne décharge dAkouédo, près dAbidjan, qui deviendra un parc écologique et de loisirs. La Côte dIvoire emboîte ainsi le pas à l‘Afrique du Sud, le Nigeria, le Gabon ou le Bénin, qui ont déjà expérimenté ce type dobligations

Après le succès rencontré à la BRVM, le gouvernement cible linternational, bien que la pandémie de Covid19 ait ralenti le processus de réflexion 

>>> À lire sur Africa Business+ te d‘Ivoire : Patrick Achi sollicite Mitsubishi Ufj Financial Group pour une levée de fonds <<

Projets à fort impact social 

Daprès le Forum économique mondial, les émissions de green bonds à léchelle mondiale se sont élevées, en 2020, à 1000 milliards de dollars, avant de retomber, lannée suivante, à 300 milliards de dollars. En 2023, ce marché devrait reprendre des couleurs et retrouver son niveau de 2020. LAfrique représentait moins de 1% des émissions de green bonds entre 2007 et 2018. « Dans un premier temps, nous nous concentrons sur les obligations vertes, nous verrons ensuite pour les obligations bleues. Nos centres de recherche à Abidjan travailleront afin dobtenir le label des Nations unies », analyse Adama Coulibaly. En effet, lUNEP FI, lInternational Capital Markets Association (ICMA), la Société financière internationale (IFC), la Banque asiatique de développement (ADB) et le Pacte mondial des Nations unies se sont associés, en juin, pour élaborer un guide pratique mondial pour les obligations destinées à financer l’économie bleue durable

Bank of Africa, Nedbank, BOAD... Les banques africaines séveillent à largent « vert » (2/3

En à peine un an, la Côte divoire a lancé, à la Bourse de Londres, une syndication de plus de 600 millions de dollars avec le groupe de services financiers Mitsubishi pour le financement de six hôpitaux dans le nord du pays, et pour des projets à fort impact social. Le pays envisage désormais de partager ses émissions entre les obligations vertes, bleues, et les opérations de structuration à caractère social

Quitter la version mobile