L’opposant ivoirien Guillaume Soro s’est entretenu mi-avril avec l’ancien chef de l’État sénégalais, Macky Sall. Durant l’échange, qui a duré un peu moins d’une heure, l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire (2012-2019) a évoqué les contours d’une reprise de dialogue avec Alassane Ouattara. Malgré un appel téléphonique inédit au mois de mars 2024 (AI, 04/04/2024), les relations entre l’opposant et le président sont toujours glaciales. Plusieurs sorties du leader politique en exil ont particulièrement déplu à Alassane Ouattara.
Dans le courant de l’année 2024, Guillaume Soro et Macky Sall ont déjà pu aborder le sujet à plusieurs reprises, alors que l’ex-président sénégalais jouit d’excellentes relations avec Alassane Ouattara. Macky Sall a été un observateur averti du divorce entre les deux hommes. Dès 2019, il avait conseillé à son homologue ivoirien de faire un « geste » envers l’ancien chef rebelle, s’appuyant sur son expérience personnelle. En 2008, il était, lui-même, entré en opposition frontale avec Abdoulaye Wade, après avoir été démis de la présidence de l’Assemblée nationale sénégalaise. Outre Macky Sall, Guillaume Soro a également fait appel au nouveau président ghanéen, John Dramani Mahama qui l’a reçu à Accra au mois d’avril.
Cette publication relève donc d’une tentative délibérée de manipulation, destinée à affaiblir le moral d’une opposition ivoirienne qui, contre vents et marées, retrouve aujourd’hui son unité dans la confiance et la détermination
À cinq mois de l’élection présidentielle de 2025, la tension reste vive entre pouvoir et opposition sur des questions essentielles telles que l’inclusivité du scrutin, la transparence du processus électoral et la neutralité des institutions en charge de l’élection. Dans ce contexte, la diffusion d’une telle « fake news intentionnelle », selon M. Touré, apparaît comme une tentative de manipulation de l’opinion publique, destinée à semer la confusion et à affaiblir une opposition en voie de recomposition.
« Cette publication relève donc d’une tentative délibérée de manipulation, destinée à affaiblir le moral d’une opposition ivoirienne qui, contre vents et marées, retrouve aujourd’hui son unité dans la confiance et la détermination », souligne le communiqué.
Il y voit une manœuvre de diversion, maladroitement orchestrée, pour détourner l’attention du débat de fond : le rejet massif par le peuple ivoirien d’un quatrième mandat contraire à la Constitution. M. Soro, pour sa part, réitère qu’il ne saurait accepter une exclusion « injuste, arbitraire et politiquement motivée ». Pour lui, « la résistance à cette forfaiture est un impératif non négociable ».