« Cacao : le cartel ouest–africain contre les traders”
Les industriels de la filière, pour la plupart filiales de groupes internationaux, peinent à maintenir à flot leur activité, qui constitue la première étape de fabrication du chocolat.
Depuis le 1er avril, date du début de la campagne intermédiaire de la récolte de cacao, les marges des industriels, pour la plupart filiales de groupes internationaux dont Cargill, Barry Callebaut et Olam, se sont évaporées en raison de la mauvaise qualité des fèves qui descendent sur les ports d’Abidjan et de San Pedro.
Au mois d’août, les transformateurs du pays n’ont broyé que quelque 39 000 tonnes (t) de fèves. Les chocolatiers, clients des broyeurs, exigent la même qualité que pendant la campagne principale, obligeant les transformateurs à ajouter du beurre de cacao, ce qui est coûteux.
Pour la première fois depuis 2017, certains opérateurs sont allés jusqu’à stopper leur activité, à l’image de Cargill, qui a mis à l’arrêt son usine de Yopougon, au nord d’Abidjan, d’une capacité annuelle de 170 000 t. Cette unité ne sera relancée que début octobre, à l’ouverture de la campagne principale de la saison 2025-2026.
Mauvaise météo
La situation inquiète le Groupement professionnel des exportateurs de café et de cacao de Côte d’Ivoire (Gepex). Présidé par le Français Lionel Soulard, patron de Cargill West Africa, celui–ci rassemble les groupes internationaux.
La mauvaise météo – les derniers mois ont été peu ensoleillés – a empêché le bon séchage du cacao. Le rendement a fortement baissé en raison de fèves humides, moisies ou contenant des matières étrangères. Les broyeurs refoulent tous les jours de nombreux chargements. La situation est suivie de près par Yves Brahima Koné, le directeur général du Conseil café- cacao (CCC), le régulateur de la filière.
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AI