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«Biens mal acquis»: un hôtel particulier d’un fils du président Sassou Nguesso saisi en France

« Biens mal acquis » : le clan Sassou se prépare à de nouvelles mises en examen »

Les Bongo au Gabon, les Sassou-Nguesso au Congo-Brazzaville, les Obiang en Guinée équatoriale… Depuis 2007, la police et la justice enquêtent sur le patrimoine faramineux en France des familles de trois clans présidentiels africains qui règnent sans partage sur leur pays. Immeubles, hôtels particuliers, voitures de luxe, montres, vêtements de marque, œuvres d’art… Les montants en jeu, qui sont le fruit de la corruption et de détournements de fonds, d’après les enquêteurs, sont astronomiques.

La procédure des biens dits « mal acquis » congolais s’accélère. La petite-fille du président Denis Sassou-Nguesso, Yacine Queenie Bongo, vient d’être convoquée par la justice française.

Un hôtel particulier situé à Neuilly-sur-Seine et attribué à Denis Christel Sassou Nguesso, ministre et fils du président du Congo Brazzaville, a été saisi dans une enquête sur des soupçons de «biens mal acquis» en France, a indiqué vendredi le parquet financier. «Un hôtel particulier acquis par M. Denis Christel Sassou Nguesso a été saisi dans ce dossier au mois de juin», a confirmé à l’AFP le parquet national financier (PNF) après une information de Mediapart. «Denis Christel Sassou Nguesso n’est pas mis en examen à ce jour», a précisé le PNF.

L’immeuble, acheté en 2009 pour 5,2 millions d’euros et rénové pour 5,4 millions d’euros, est «sans conteste» habité par Denis Christel Sassou Nguesso et sa famille, selon une ordonnance pénale datée du 20 juin, citée par Mediapart. L’un des détenteurs de la société civile immobilière (SCI), propriétaire de l’immeuble, est le chef du protocole et «l’un des paravents» du ministre congolais, a découvert l’Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), chargé des investigations, détaille Mediapart.

«Je suis scandalisé que la France, avec son passé de grande puissance esclavagiste et coloniale, vienne aujourd’hui chercher des responsabilités aux dirigeants africains», a réagi auprès de l’AFP l’avocat de M. Sassou Nguesso, Me Jean-Jacques Neuer. «Beaucoup de biens très mal acquis sont entre les mains de la France et appartiennent aux Africains», a-t-il ajouté.

«Kiki le pétrolier»

L’enquête sur les «biens mal acquis», que Me Neuer n’a pas voulu commenter, est «un dossier politique et non judiciaire», selon lui. À la suite d’une plainte d’ONG en 2007, des juges anticorruption parisiens se penchent sur des soupçons de détournements de fonds publics ayant permis notamment aux Nguesso et à la famille Bongo, qui dirige le Gabon, d’acquérir un patrimoine considérable en France.

Le nom de Denis Christel, dit «Kiki le pétrolier», est cité à plusieurs reprises dans ce dossier notamment pour son «train de vie hors norme», selon un document du PNF en 2019. «Le montant des avoirs saisis certes n’est que la face très modeste d’un océan de détournements, mais Denis Christel Sassou Nguesso en est un acteur de premier plan», a considéré Me William Bourdon, avocat de Transparency international partie civile.

«Face aux preuves accumulées, ses démentis sont pathétiques et insultants pour les juges et la France», a-t-il ajouté. Au moins cinq membres de la famille Nguesso sont poursuivis depuis 2017 dans ce dossier.

Jean Moliere avec AFP

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