LETTRE DU MAGHREB. Sans surprise, le président algérien Abdelmadjid Tebboune, 78 ans, a été officiellement réélu avec près de 95 % des voix, malgré un piètre premier mandat.
À78 ans, Abdelmadjid Tebboune est l’incarnation de l’apparatchik pur et dur placé à la présidence de la République par un « système » militaro-politique qui manœuvre l’Algérie depuis des décennies. Sous des allures de notable en CDI, « Tonton Tebboune » – expression dont on l’affuble sur les réseaux sociaux – aura été d’une sévérité implacable, embastillant et/ou harcelant journalistes et opposants jusqu’à extinction de toutes les voix discordantes.
Samedi, vingt-quatre millions d’Algériens étaient convoqués aux urnes. Sans surprise, l’homme a été réélu, avec 94,65 % des voix et malgré un premier quinquennat qui aura isolé l’Algérie au niveau régional et international.
ll rempile pour 5 ans. Le président algérien sortant, Abdelmadjid Tebboune, a été réélu avec 94,65 % des voix, a annoncé dimanche 8 septembre le président de l’autorité électorale, Anie. Au total, « Tonton Tebboune », 78 ans, remporte 5,320 millions de voix sur 5,63 millions de « votes enregistrés ».
Au lendemain d’un scrutin sans suspense, Tebboune étant soutenu par les quatre formations politiques algériennes majeures, ces résultats ont tardé à être annoncés, avec des critiques autour du taux de participation. Le président de l’autorité électorale, Mohamed Charfi, n’a pas fourni le chiffre définitif, avec une mobilisation des électeurs une nouvelle fois particulièrement faible. Dans la nuit, il avait évoqué « un taux moyen de 48 % à la fermeture des bureaux ».
« Vives félicitations » de Macron
Dans la nuit, après la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, Emmanuel Macron a adressé ses « plus vives félicitations » à Abdelmadjid Tebboune et loué la « relation exceptionnelle » entre Paris et Alger, insistant : « Sur la scène régionale et internationale, le dialogue entre nos deux pays est primordial, notamment dans le contexte de la présence de l’Algérie au Conseil de sécurité des Nations unies. »
« L’élection a été marquée par une large transparence », a assuré Charfi. Mais sur les réseaux sociaux, de nombreux Algériens ont critiqué ce scrutin et son organisation. Le candidat islamiste modéré Abdelaali Hassani a dénoncé « des violations » avec « des pressions sur certains responsables de bureaux de vote pour gonfler les résultats », y compris du taux de participation.
Jean Moliere/Le Point