Le président Filipe Nyusi a annoncé, à l’issue d’une rencontre avec Emmanuel Macron à Paris, qu’un accord de coopération dans les domaines humanitaire et de formation militaire serait signé prochainement. Depuis 2017, la région du Cabo Delgado, où le groupe Total investit dans un mégaprojet gazier, est en proie à des raids djihadistes.
“La France est prête à soutenir le Mozambique dans sa lutte contre le terrorisme”, annonçait le journal. Cette “entière disposition” ne vient pas de nulle part : des intérêts français sont en effet menacés dans le Cabo Delgado, la région la plus septentrionale du Mozambique, près de la frontière tanzanienne, où le groupe Total développe un gigantesque projet gazier avec le plus grand financement pour un programme réalisé en Afrique (20 milliards d’euros).
Un accord qui doit être signé prochainement
Problème : la sécurité du site est menacée par des attaques djihadistes menées dans cette région. Le dernier raid d’une centaine de chebabs (“jeunes combattants”), affiliés à l’organisation terroriste Daech, dans la ville voisine de Palma, le 24 mars dernier, a conduit le groupe français à suspendre son projet et à retirer tout son personnel du site d’Afungi.
Les soldats français dépêchés sur place apporteraient donc une aide humanitaire et formeraient leurs homologues mozambicains, qui livrent une guerre fébrile, depuis 2017, au terrorisme islamiste. Un conflit qui a déjà fait au moins 2 600 morts et poussé à l’exode plus de 700 000 habitants, enferrés dans un véritable drame humanitaire.
L’aide de la France, qui ne mettrait pas en péril la souveraineté du Mozambique, opposé à une intervention militaire extérieure, souligne le journal, doit prochainement “être formalisée dans un accord”, a annoncé Filipe Nyusi, qui a demandé à Emmanuel Macron d’en faire une priorité.
CI