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Jeux olympiques : l’Afrique à un tournant

Des sportifs filmés à hauteur d’homme

Au-delà de la performance, c’est le côté humain qui l’emporte et nous touche. Le réalisateur garde de beaux souvenirs de ces rencontres et certaines l’ont particulièrement marqué : « Abdelkebir, le cavalier, c’est une histoire folle, une sorte de conte. J’ai adoré le rencontrer, discuter avec lui, parce qu’il est d’une humilité et d’une gentillesse folles. Et il a eu une vie vraiment incroyable ! » Il évoque aussi la skateuse sud-africaine Boipelo Awuah. « À 17 ans, elle m’a bluffé par son intelligence. Elle a un discours et un regard sur sa discipline, sur son parcours… étonnants. » Elle vit dans une petite ville, Kimberley, dans le désert du Grand Karoo, un peu à l’écart de tout. À 10 ans, elle a décidé d’arrêter le skate. Elle s’est mise au karaté et elle est devenue championne de karaté d’Afrique du Sud de sa catégorie. Pendant le Covid, le skate lui manquait. Elle a repris le chemin du skatepark et elle sera à Paris pour les JO.

Dan Assayag a aussi été fortement impressionné par la résilience et la force mentale de Khadija El Mardi, boxeuse marocaine. « Son parcours est incroyable. Pendant le tournage, elle nous raconte qu’en quart de finale d’une compétition elle gagne. Sa mère dans les tribunes applaudit, se rassoit et meurt d’une crise cardiaque. Elle a continué le tournoi et l’a gagné. Elle nous explique qu’aujourd’hui elle n’a plus mal quand elle boxe. Elle a ressenti une douleur qui est insurmontable. Maintenant, elle se bat pour sa mère et pour ses filles. » Enfin, il évoque le sourire et l’énergie positive du Sud-Africain Peter Dupré, sportif paraplégique qui fait du vélo en étant allongé.

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De la discipline

« En Afrique, cela n’est pas forcément évident d’être un athlète, de l’envisager comme parcours. Les infrastructures et les conditions n’ont globalement rien à voir par rapport à l’Europe ou aux États-Unis », observe le réalisateur. Cependant, quels que soient l’athlète et le sport pratiqué, un point commun l’emporte : « Ils ont tous une discipline incroyable », insiste Dan. À ses yeux, les plus impressionnants restent les boxeurs et les gymnastes, qui enchaînent tous les jours des heures d’entraînement. « La seule chose qui les tient, c’est cette discipline de fer et le fait d’évacuer tout ce qui n’est pas lié à leur objectif. Ils ont une route et ils tracent leur route. »

Ces 28 portraits d’athlètes africains nous plongent dans un monde de performance, d’entraînement et de défi physique. À chacun son rêve, sa préparation, sa discipline. Rendez-vous à Paris.

*Y’Africa  est diffusé et sur les antennes de 15 chaînes de télévision nationales africaines et à retrouver sur les réseaux sociaux.

JO de Tokyo : Zango offre au Burkina sa première médaille olympique
Hugues Fabrice Zango a offert au Burkina Faso sa première médaille olympique. Il a réalisé un bond de 17,47 m à la finale du triple saut à Tokyo.  
Hugues Fabrice Zango a offert au Burkina Faso sa première médaille olympique. Il a réalisé un bond de 17,47 m à la finale du triple saut à Tokyo.   © CROSNIER JULIEN / KMSP / KMSP via AFP

Il voulait le titre olympique pour son pays fort de récentes performances qui lui promettaient l’or aux Jeux olympiques : un record du monde en salle et un record d’Afrique en plein air. Hugues-Fabrice Zango a cependant vu se dérober les deux premières places du podium, u qui ont été décrochées par le Portugais d’origine cubaine Pedro Pichardo (17,98 m) et le Chinois Zhu Yaming (17,57 m). Il s’est contenté du bronze avec un bond à 17,47 m.

Une médaille pour l’histoire

Cela dit, cette médaille de bronze a un goût d’or pour son pays : le Burkina Faso. Car, depuis la première participation de l’ex-Haute Volta à ses premières Olympiades à Munich en 1972, jamais un de ses athlètes, jamais une de ses équipes n’avait réussi à ramener une médaille olympique. Pour ce pays du Sahel auquel le destin n’a pas épargné les épreuves politiques et économiques autant que météorologiques et terroristes, c’est une belle mention dans une page sportive où seuls le football et ses talents évoluant dans les différents championnats européens avaient droit de cité.

Hugues Fabrice Zango a été le porte-drapeau de la délégation du Burkina Faso aux JO de Tokyo. © MARTIN BUREAU / AFP

Porte-drapeau d’une délégation burkinabè composée de 7 athlètes, Hugues-Fabrice Zango en était le meilleur espoir de médaille. Contrat rempli donc pour ce triple sauteur entraîné par l’ex-star mondiale de sa discipline, Teddy Tamgho, champion du monde en 2013 et membre à Tokyo de la délégation du Burkina Faso.

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Grande fierté

« C’est une grande fierté justement d’être le premier à avoir ramené une médaille pour le Burkina Faso. Je voulais ramener le plus beau métal pour mon pays et pour moi-même. Malheureusement, c’est tombé sur le bronze », a-t-il réagi au micro de RFI. « Mais ça reste une belle chose pour le Burkina parce qu’on marque l’histoire dans ces Jeux olympiques et on ouvre le compteur pour les générations futures », a-t-il poursuivi. Étudiant en génie électrique à Béthune, dans le nord de la France, Hugues-Fabrice Zango a reçu les félicitations du président Roch Marc Christian Kaboré, chef de l’État burkinabè. « Je viens de suivre de bout en bout la magnifique performance de notre grand champion Hugues-Fabrice Zango, qui offre au Burkina Faso sa première médaille olympique. Merci Hugues pour cette médaille de bronze. Nous sommes tous fiers de toi », a-t-il dit en réaction à la performance de ce champion qui a ouvert la voie pour les futures générations d’athlètes burkinabè aux Jeux olympiques.

Tokyo : l’Ougandaise Chemutai et le Kényan Korir champions olympiques.

SACRES. Les athlètes africains se sont imposés respectivement sur 3 000 m steeple en 9 min 1 s 45 et sur 800 m en 1 min 45 s 6.

Le Kényan Emmanuel Korir est devenu champion olympique du 800 m en 1min 4 s 06 en devançant son compatriote Ferguson Rotich (1 min 45 s 23) en finale mercredi à Tokyo. Les deux coureurs des hauts plateaux ont devancé le Polonais Patryk Dobek, qui a réalisé le temps de 1 min 45 s 39.
De son côté, l’Ougandaise Peruth Chemutai a remporté le 3 000 m steeple. Pour conquérir le le titre olympique ce mercredi à Tokyo, elle a couru la distance en 9 min 1 s 45. Elle a devancé l’Américaine Courtney Frerichs (9 min 4 s 79) et la Kényane Hyvin Kiyeng (9 min 4 s 79).
Chemutai victorieuse du bras de fer avec Frerichs.

Chemutai est la seule à avoir résisté à l’accélération de l’Américaine Frerichs après moins de 1 000 m pour la passer dans le dernier tour. Le travail de Frerichs, vice-championne du monde 2017 à Londres, a payé avec la médaille d’argent. Derrière elle, Kiyeng est devenue la première femme à décrocher deux médailles olympiques sur la distance (après l’argent en 2016), proposée aux femmes seulement depuis 2008 aux Jeux. Les favorites américaine Emma Coburn, championne du monde en 2017, et kényane Beatrice Chepkoech, recordwoman du monde, ont explosé et terminé respectivement aux 14e et 7e places.

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Troisième titre olympique pour l’Ouganda grâce à Chemutai

Chemutai a remporté le troisième titre olympique de l’histoire de son pays, tous sports confondus, le premier depuis l’or de Stephen Kiprotich au marathon en 2012. Ses compatriotes Joshua Cheptegei et Jacob Kiplimo avaient terminé 2e et 3e du 10 000 m la semaine dernière. À 22 ans, Chemutai a signé son premier podium international, après avoir pris la 5e place des Mondiaux de Doha en 2019. Elle fait partie du même groupe d’entraînement que Cheptegei, cornaqué par le Néerlandais Addy Ruiter.

Jean Moliere/ Point d’Afrique

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