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Nucléaire : face au Nigeria à l’ouest, le Kenya et l’Éthiopie ouvrent la voie à l’est

Alors qu’Addis-Abeba continue sa course en tête après l’inauguration du Grand barrage de la renaissance, Nairobi tente de gagner la confiance des investisseurs en proposant un mix énergétique à l’usage des grandes entreprises.

L’Éthiopie, géant de l’hydroélectricité, et le Kenya, leader dans la production géothermique, se disputent la domination de l’approvisionnement énergétique en Afrique de l’Est alors que les deux pays intensifient leurs investissements dans l’énergie nucléaire.

Le Kenya prévoit de développer progressivement son secteur pour atteindre 20 000 mégawatts (MW) d’ici 2040.

De plus en plus d’États africains envisagent le nucléaire pour répondre à leurs besoins énergétiques. Une technologie longtemps réservée aux pays industrialisés pourrait bien changer l’avenir du continent.

En Afrique, la pauvreté énergétique reste un frein majeur à la croissance économique. Près de 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité et la consommation annuelle moyenne ne dépasse pas 500 kWh par habitant, contre 3 000 kWh dans les pays très industrialisés. Pour y remédier, le continent semble vouloir se tourner vers une source encore très peu exploitée : l’énergie nucléaire.

Le nucléaire apparaît comme une solution pour renforcer la sécurité énergétique tout en réduisant les émissions. À ce jour, l’Afrique du Sud est le seul pays du continent à disposer d’une centrale nucléaire opérationnelle. Mais selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), une vingtaine d’autres nations manifestent désormais leur intérêt. La moitié des nouveaux pays candidats au nucléaire seraient africains.

À son tour, le Kenya entre dans la course au nucléaire

La semaine prochaine, Nairobi accueille le deuxième sommet États-Unis – Afrique sur l’énergie nucléaire, qui vise à déterminer si le continent est prêt pour cette énergie.

Selon le premier secrétaire du cabinet, Musalia Mudavadi, le Kenya prévoit de construire la centrale nucléaire d’ici à 2034, tandis qu’un réacteur de recherche devrait être mis en service au début des années 2030.

Déjà des oppositions

La centrale, qui devrait être située sur la côte de l’océan Indien, suscite déjà des objections de la part de militants et d’habitants qui s’inquiètent pour la sécurité et la protection de l’environnement. « Au lieu de poursuivre un programme nucléaire qui met en danger la vie et les moyens de subsistance de notre peuple, nous demandons instamment au gouvernement d’investir dans des sources d’énergie renouvelables plus sûres, plus propres et plus durables », a déclaré l’Alliance antinucléaire kényane.

Quels pays africains misent sur l’énergie nucléaire ?

Outre l’Afrique du Sud, l’AIEA recense précisément 23 pays africains désireux d’intégrer l’énergie nucléaire à leur mix énergétique. En tête, figure l’Égypte, le pays le plus avancé en la matière. Sa première centrale commerciale doit entrer en service en 2028, avec quatre réacteurs totalisant 4,8 GW de puissance. À ce jour, c’est la seule nation du continent à avoir lancé concrètement la construction d’une centrale.

Trois autres pays disposent déjà d’un programme nucléaire structuré : le Kenya, le Ghana et le Nigeria. Tous ont mis en place une autorité de régulation nucléaire ainsi que des organismes dédiés. Ils se trouvent actuellement dans la phase préparatoire avant le lancement de chantiers.

Ce pays d’Afrique de l’Est génère déjà actuellement environ 90 % de son énergie à partir de sources renouvelables : principalement l’énergie géothermique, mais aussi hydroélectrique, éolienne et solaire.

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