Salaire minimum, infrastructures, jeunesse… En Côte d’Ivoire, le chef de l’État a dévoilé plusieurs initiatives lors de ses vœux. Jeune Afrique fait le point.
<< Les perspectives économiques de notre pays demeurent bonnes, avec un taux de croissance économique projeté en moyenne à environ 7 % par an sur la période 2023-2025 », a annoncé le chef de l’État ivoirien, le 31 décembre, dans son« message à la Nation ». Saluant le travail accompli par les équipes du Premier ministre, Patrick Achi, en 2022 – une année « de progrès et de solidarité », malgré « un contexte régional et international difficile » –, Alassane Ouattara a annoncé plusieurs mesures sociales et économiques pour le nouvel exercice budgétaire.
Salaires et recrutements
L’une des annonces phares est la revalorisation du salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), fixé à la suite de négociations avec le secteur privé. Porté de 60 000 F CFA à 75 000 F CFA (114 euros), il enregistre une hausse de 25 % dix ans après la précédente revalorisation, intervenue en novembre 2013, qui l’avait vu progresser de 64 %. Cette progression creuse l’écart de salaire minimum entre la Côte d’Ivoire
et plusieurs de ses pairs tels que le Sénégal (58 900 F CFA, derniers chiffres de 2021) ou le Cameroun (36 270 F CFA, depuis 2014).
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Si la facture exacte pour les employeurs du secteur privé n’est pas connue, il est à noter que le budget ivoirien 2023 prévoit une charge supplémentaire de 110,5 milliards de F CFA pour accommoder la revalorisation salariale du secteur public, << dont 35,7 milliards de F CFA au titre de la mesure relative au paiement d’une prime annuelle », également évoquée par le président Ouattara durant son discours.
Par ailleurs, le pays prévoit le recrutement de 25
000 nouveaux agents publics en 2023 (dont 65,8 % de fonctionnaires civils, 21,8 % de militaires et 12 % de policiers), pour un coût global de 111 milliards de F CFA.
Projets structurants
Dans un autre domaine important, celui des infrastructures, le chef de l’État ivoirien a évoqué la conclusion attendue en 2023 de plusieurs << projets structurants »>, dont celui des ponts reliant les communes abidjanaises de Cocody et du Plateau, ainsi que qu’entre ce dernier et Yopougon, agglomération la plus peuplée de la capitale économique du pays. De nombreux autres projets sont censés être complétés avant la CAN prévue en janvier 2024 selon le gouvernement, dont la finalisation de travaux prévus pour les stades et infrastructures d’accueil, le prolongement de l’autoroute du nord entre la capitale officielle, Yamoussoukro, et Bouaké, la deuxième ville du pays, ainsi que la construction de quatre échangeurs à Abidjan, d’une autoroute de contournement de cette métropole du sud du pays, et la rénovation de la route côtière la reliant à San Pedro, poumon économique du Sud–Ouest.
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Au total, le gouvernement va investir 1456 milliards de F CFA dans le développement des infrastructures et équipements collectifs, dont environ 46% dans l’équipement et l’entretien
routier, selon les estimations de Jeune Afrique, 21% dans le pétrole et l’énergie, 18 % dans les transports et les affaires maritimes et 9 % dans l’hydraulique.
Année de la jeunesse
Enfin, Alassane Ouattara a décidé « de faire de
2023, l’année de la jeunesse », annonçant une multitude d’initiatives allant de mesures de renforcement de « l’employabilité » au financement direct des projets consacrés aux jeunes et à la mise en place d’un incubateur pour le développement de start–up. À lui seul, le budget de l’Éducation augmente d’environ 10 %, à 1 674,1 milliards de F CFA. Par ailleurs, une enveloppe de 42,1 milliards de F CFA sera dévolue aux jeunes et en particulier à l’emploi, soit environ 10% du budget des Armées et près de la moitié de celui de la Justice.
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2023 en hausse d’environ 11 700 milliards de F
CFA (+18,1%) sur un an.
JA