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Fronde anti-française en Afrique: les autorités gabonaises étouffent une marche de l’opposition

Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Mali, Tchad, Niger… elle ne cesse de s’allonger la liste des pays africains où des voix s’élèvent de plus en plus pour décrier ou pour dénoncer la politique africaine de la France pour les pudiques ou tout simplement la ‘’françafrique’’ pour les plus critiques. Pour rappel, l’expression « France-Afrique » a été employée depuis 1955, par le Président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, pour définir le souhait d’un certain nombre de membres de l’ »élite » africaine d’alors « de conserver des relations privilégiées avec la France après l’accession de leur pays à l’indépendance ». Quant à l’expression « Françafrique » et au système auquel elle renvoie, elle est nommée et mise à jour, décryptée pour la première fois par François-Xavier Verschave à travers son ouvrage « La Françafrique. Le plus long scandale de la République ». Verschave va décrire un système caractérisé « par des pratiques de soutien aux dictatures, de coups d’Etat et d’assassinats politiques mais aussi de détournements de fonds et de financement illégal de partis politiques ».

Près de six décennies après, il apparaît de plus en plus clairement qu’elle est insoutenable cette position de la France qui lui permettait depuis l’ère des pères des indépendances africaines de maintenir longtemps sa domination coloniale directe, face à une aspiration indépendantiste grandissante qui s’exprime au sein d’une bonne frange de la jeunesse africaine.

Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes remettent en cause la politique africaine de la France ou la politique de la France en Afrique qui est plutôt vue comme un Ce soutien de l’ex métropole à des régimes totalitaires ou à des dictatures rampantes passe bien souvent par le sacrifice du jeu démocratique sur l’autel des intérêts d’un clan ou par le musèlement de l’opposition ou des répressions sanglantes des mouvements de contestation.

Après les manifestations du 14 mai 2022 au Tchad contre la politique de la France, accusée de soutenir la junte militaire, manifestations violemment réprimées par les forces de l’ordre, le flambeau de cette contestation a tenté d’être rallumée au Gabon à travers une manifestation de quelques partis de l’opposition et des membres de la société civile réunis au sein du Front Patriotique Gabonais (FPG).

En dépit du caractère pacifique de la manifestation et des gages donnés par les organisateurs, les autorités gabonaises ont dit niet à cette marche.  La manifestation était prévue hier 24 mai 2022. Le ministre de l’Intérieur du Gabon, Lambert-Noël Matha, a réservé une fin de non-recevoir à Gérard Ella Nguéma, président du Front Patriotique Gabonais (FPG) et président en exercice de la Troisième voie, deux forces politiques de l’opposition gabonaise.

Comme une gangrène, la contestation de la politique française en Afrique étend ses métastases à de nombreuses anciennes colonies où les populations voient d’un très mauvais œil l’ingérence de la France dans la gestion des affaires internes des Etats dits ‘’indépendants’’. Et l’un des caractères que prend cette contestation en Afrique ce sont des agressions contres des colonnes de troupes françaises présentes dans la bande sahélienne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Ces forces loin d’être aperçues comme des forces alliées, sont plutôt prises comme des forces de soutien aux régimes souvent décriés par les populations et le symbole de la mainmise de la France sur ses anciennes colonies.

SGB78

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