Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a demandé ce dimanche 28 novembre aux pays ayant imposé des restrictions de voyage aux Sud-Africains, après la détection d’un nouveau variant du coronavirus, Omicron, par des scientifiques de son pays, de les lever urgemment, les jugeant dépourvues de « justification scientifique » et « profondément » décevantes. Il y voit une forme de « discrimination » contre son pays et les pays voisins.
« Nous appelons tous les pays qui ont imposé des interdictions de voyager à notre pays, et à nos pays frères d’Afrique australe, à revenir d’urgence sur leurs décisions et à lever les interdictions qu’ils ont imposées avant que d’autres dommages ne soient causés à nos économies », a déclaré M. Ramaphosa lors d’une adresse télévisée. « Il n’y a aucune justification scientifique au maintien de ces restrictions. Nous savons que ce virus, comme tous les virus, mute et forme de nouvelles variantes », a-t-il ajouté.
L’apparition d’un nouveau variant du Covid va priver le pays de la manne tant nécessaire des touristes étrangers. Un coup dur pour son président, qui doit déjà lutter contre la corruption endémique du pays, un chômage record et une croissance anémique.
Avec 90.000 morts du Covid depuis le début de la crise sanitaire, et maintenant un variant inquiétant qui va la priver à nouveau de la manne tant attendue des touristes étrangers, l’Afrique du Sud ne voit décidément pas le bout du tunnel, et encore moins « l’aube » que son président lui avait promise en 2018 quand il avait succédé à Jacob Zuma, accusé de corruption.
Inégalités sociales effrayantes, chômage à un niveau record en particulier chez les jeunes, croissance atone, infrastructures délabrées et coupures d’électricité à répétition : la première économie du continent africain ne cesse de tomber de Charybde en Scylla. Et son parti historique, l’ANC, de perdre du terrain à chaque élection , même dans son fief historique de Soweto qui a vu naître Cyril Ramaphosa il y a soixante-neuf ans.
Charmant, polyglotte (ce qui compte dans le pays aux 11 langues officielles), fin stratège, cet adepte du franc-parler semblait bien pourtant l’homme de la situation. Par le passé, ses talents de négociateur, acquis du temps où il dirigeait le puissant syndicat des mineurs puis pendant la période de transition à la fin de l’apartheid, en avaient fait le dauphin de Nelson Mandela.
AFP
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