Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour tentative de meurtre, mais le Parquet national antiterroriste n’a pas été saisi des faits à ce stade. Le pronostic vital du militaire n’est pas engagé, a précisé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Un militaire de l’opération Sentinelle a été blessé d’un coup de couteau alors qu’il patrouillait gare de l’Est à Paris, a annoncé Gérald Darmanin, lundi 15 juillet, sur X. « Son pronostic vital n’est pas engagé », a déclaré le ministre de l’Intérieur, précisant qu’un suspect « a été interpellé ». Le militaire blessé est hospitalisé pour des soins, détaille à franceinfo une source policière.
Le suspect de l’attaque au couteau était déjà connu pour meurtre dans une affaire remontant à 2018, a appris franceinfo de source policière. Toujours d’après cette source, l’homme « se dit chrétien et aurait crié ‘Dieu est grand' » lors de l’attaque et affirme avoir agi « parce que les militaires tuent des gens dans son pays ». Né en République du Congo, l’homme interpellé est de nationalité française et a été naturalisé en 2006, précise la source policière.
Ouverture d’une enquête
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour tentative de meurtre et saisi le deuxième district de la police judiciaire parisienne. Le Parquet national antiterroriste n’a pas été saisi des faits à ce stade. « Les circonstances et motivations de l’agression font actuellement l’objet d’investigations », a précisé le parquet, ajoutant que le suspect a été placé en garde à vue.
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, apporte sur X ses « pensées au militaire blessé ». « Soutien et reconnaissance à nos forces armées qui participent plus que jamais à assurer la sécurité des Français », ajoute-t-il. Il se rend ce mardi, après le Conseil des ministres, à l’hôpital militaire de Percy à Clamart (Hauts-de-Seine) pour être aux côtés du militaire de l’opération Sentinelle agressé lundi soir au couteau gare de l’Est à Paris, a appris franceinfo auprès du cabinet du ministre.
L’opération Sentinelle a été lancée en 2015 après l’attentat contre le magazine satirique Charlie Hebdo dans la capitale française. Plusieurs militaires de l’opération Sentinelle ont depuis fait l’objet d’attaques.
Motivations au cœur des investigations
Peu avant 22h, le suspect, un homme âgé de 40 ans né en République démocratique du Congo et de nationalité française, a porté un coup de couteau « entre les deux omoplates » du militaire qui patrouillait. Le suspect a très vite été interpellé par les autres soldats présents et le militaire blessé a été rapidement évacué. Ce dernier, âgé de 23 ans, caporal au 8e régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMA) de Castres (Tarn) a été blessé au couteau, à l’épaule, alors qu’il patrouillait, dans le cadre de l’opération Sentinelle. Son pronostic vital n’est pas engagé.
L’agresseur, qui se dit chrétien, a crié en français « Dieu est grand » en français, lors de l’agression. « Les circonstances et motivations de l’agression font actuellement l’objet d’investigations », a précisé le parquet de Paris. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’homme dit avoir agi parce que « des soldats tuent des gens dans son pays ».
Déclaré irresponsable pénalement
Le quadragénaire, né en 1984, naturalisé français en 2006, est connu pour des antécédents psychiatriques en France. En 2018, il a poignardé mortellement un jeune homme de 22 ans à la station RER de Châtelet-les-Halles, dans le centre de Paris. Une affaire dans laquelle il n’a pas été jugé, puisque déclaré irresponsable pénalement, en raison d’une abolition du discernement.
Selon la décision de justice, datée de 2020, l’expertise psychiatrique a conclu qu’il était atteint d’une « probable maladie schizophrénique évolutive depuis plusieurs années sans prise en charge médicale jusqu’à maintenant ». L’homme avait alors été hospitalisé d’office. Il a aussi été condamné à deux reprises pour des violences conjugales.
Mardi, quelques heures après son interpellation gare de l’Est, le suspect été placé à l’Infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris (I3P), confirme dans un communiqué le parquet de Paris, à l’issue de sa garde à vue, levée vers 8h30.
Le Parquet national antiterroriste n’a pas été saisi
« Les investigations autour des faits et de la personnalité du mis en cause se poursuivent », précise le parquet, au lendemain des faits. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour tentative d’assassinat et saisi le deuxième district de la police judiciaire parisienne. Le Parquet national antiterroriste n’a pas été saisi des faits à ce stade.
Jean Moliere. AFP
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