Le patron d’Air France-KLM est monté au créneau vendredi contre le projet du gouvernement français d’alourdir la fiscalité sur le transport aérien, le qualifiant de « choc » pour son groupe et de « nouveau coup dur pour l’ensemble du secteur ». « Si ce projet de taxation était mis en œuvre, il aurait un impact significatif sur la compétitivité de nos compagnies, Air France, KLM et Transavia », a mis en garde le directeur général de l’entreprise franco-néerlandaise, Benjamin Smith, dans une déclaration transmise à l’AFP.
Le dirigeant, qui n’avait pas encore pris la parole depuis que cette possible mesure a été révélée début octobre puis officialisée jeudi soir lors de la présentation du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, a prévenu que « la France est sur le point de devenir le pays de l’Union européenne qui taxe le plus le transport aérien ». « Face à des concurrents bénéficiant d’un environnement fiscal et réglementaire plus avantageux, les compagnies françaises ne cessent de perdre du terrain. Les distorsions de concurrence n’ont jamais été aussi fortes en France. Ce n’est plus acceptable », a martelé M. Smith.
Nous alertons sur l’impératif de préserver des conditions de concurrences équitables, en répartissant de manière équilibrée l’effort sur l’ensemble des compagnies.
Lutter « à armes égales »
Benjamin Smith, dont l’entreprise est contrôlée à 28% par l’État français et a été sauvée de la faillite pendant la crise sanitaire en 2020 grâce à l’intervention des pouvoirs publics, a fait valoir qu’Air France-KLM « irrigue des pans entiers de l’économie française – secteur du tourisme en tête ».
« Nous sommes fortement engagés dans la décarbonation de nos activités, avec des dizaines de milliards d’euros d’investissements dans le renouvellement de notre flotte et l’intégration de carburant d’aviation plus durable, dont nous sommes le premier acheteur au monde », a-t-il souligné. « Nous sommes déterminés à aller encore plus loin et plus vite, mais ne pourrons y arriver que si nous luttons à armes égales contre nos concurrents », a prévenu M. Smith.
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