Sénégal – Les confidences de Macky Sall à Alassane Ouattara
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, s’est entretenu mi–octobre par téléphone avec son ancien homologue sénégalais, Macky Sall. Ce dernier lui a notamment fait part de sa stratégie dans le cadre des élections législatives sénégalaises prévues au mois de novembre 2024. L’ex–chef de l’État sénégalais, conscient de ses faibles chances de victoire, souhaite toutefois empêcher les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) de disposer de la majorité des trois cinquièmes à l’Assemblée. La manœuvre permettrait à la formation de Macky Sall, l’Alliance pour la République (APR), de bloquer tout projet de réforme constitutionnelle. Par ricochet, elle écarterait également le risque d’une procédure pour « haute trahison » lancée à l’encontre de l’ancien président sénégalais.
Lors d’un entretien antérieur, Alassane Ouattara avait conseillé à Macky Sall de ne pas quitter son poste d’envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P), dont l’ex–chef de l’État a démissionné début octobre. Selon le président ivoirien, cette fonction aurait pu lui garantir une forme d’immunité dans l’hypothèse d’une enquête le visant. Alassane Ouattara avait aussi recommandé à l’ex–président sénégalais de ne pas rentrer à Dakar pour le moment. Les deux hommes s’étaient discrètement rencontrés à
Abidjan au mois d’août lors d’un séjour privé de Macky Sall dans la capitale économique ivoirienne (AI du 22/08/24).
Centrafrique – Faustin-Archange Touadéra devra attendre encore pour recevoir une délégation française de haut niveau
Conséquence inattendue de la dissolution de l’Assemblée nationale française par Emmanuel Macron le 9 juin, la visite officielle en Centrafrique que prévoyait de faire le ministre des affaires étrangères d’alors, Stéphane Séjourné, a été annulée. Le séjour, symbole du rapprochement opéré entre Bangui et Paris depuis un an, aurait dû avoir lieu avant la fin de l’année 2024, mais ne figure pas à l’agenda de Jean- Noël Barrot, nouveau patron du Quai d’Orsay. À la place, les officiels centrafricains devront se contenter de la venue du directeur de l’Agence française de développement, Rémy Rioux.
Le dernier voyage officiel français en Centrafrique remonte à cinq ans. L’ex–ministre des armées, Florence Parly, s’était rendue à Bangui en juillet 2019 pour aborder la situation sécuritaire avec Faustin–Archange Touadéra et son ex–ministre de la défense, Marie- Noëlle Koyara. Les relations bilatérales s’étaient ensuite rapidement dégradées. En juin 2021, la France avait été le premier pays à couper son appui budgétaire, ainsi que sa coopération militaire, sur fond de campagnes antifrançaises menées par la Russie sur le territoire centrafricain (AI du 05/05/21).
Soudan du Sud – Les affres de la sélection nationale continuent
Malgré le démenti de la South Sudan Football Association (SSFA), l’incident est confirmé : de retour d’un match en Ouganda le 12 octobre, des membres de l’équipe nationale et de son staff se sont retrouvés bloqués au Peace Africa Hotel de Djouba. Au moment de quitter l’établissement, le 17 octobre, le coach français des Bright Stars, Nicolas Dupuis, a été prié par le directeur de l’établissement de prolonger son séjour, aux côtés de son team manager, Emmanuel Lugala, et du gardien de but, Nicolas Madeng. Motif : la direction de l’hôtel n’avait pas été payée par la SSFA pour les prestations fournies pendant cinq jours. La facture s’élève à environ 14 000 euros. L’instance, qui assure avoir réglé 70 % de cette somme, a laissé en gage un véhicule de marque Toyota, promettant de s’acquitter du solde rapidement, ce qui a permis au trio de quitter l’hôtel, trois jours après le reste de la délégation.
Présidée par Augustino Maduot Parek, la SSFA accumule les difficultés financières depuis l’indépendance du pays en 2011 (AI du 23/03/23) et ne peut compter que sur un maigre soutien de l’État sud-
soudanais, qui l’a décidé à porter ses efforts sur la sélection masculine de basket, qualifiée pour la Coupe du monde de 2023 et les Jeux olympiques de Paris 2024. La fédération doit s’en remettre aux subventions de la
FIFA, de la Confédération africaine de football (CAF), et de sponsors et mécènes, dont l’opérateur MTN et Tristar, société basée à Dubaï spécialisée dans le transport d’hydrocarbures.
La SSFA accumule les arriérés. Son sélectionneur,
recruté en octobre 2023 pour un salaire mensuel d’environ 10 000 euros, n’a pas été payé depuis près de six mois, et certains membres de son staff depuis trois mois. Deux d’entre eux, français comme Nicolas Dupuis et payés à la vacation, n’ont pas participé aux regroupements de septembre et octobre, la fédération n’ayant pas les moyens de les payer. Les joueurs de la sélection attendent le versement de certaines primes depuis près d’un an.
Jean Moliere Source AI
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