Considéré comme l’un des instigateurs des violences qui agitent l’archipel depuis juin, le porte-parole de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) est placé à l’isolement à la prison de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin). Deux composantes de l’alliance indépendantiste, en désaccord avec le rôle joué par la CCAT, ont refusé de participer au congrès .Un désaccord avec le rôle joué par la CCAT, ont refusé de participer au congrès.
Christian Tein, leader kanak détenu en métropole après les violences déclenchées par la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, a été désigné, samedi 31 août, président de l’alliance indépendantiste du FLNKS, a annoncé, dans la nuit, une responsable, après un congrès auquel deux composantes du Front ont refusé de participer.
Le porte-parole de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), soupçonné d’avoir orchestré les troubles, qui ont fait onze morts, est à l’isolement à la prison de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin), depuis le 23 juin.
Par cette nomination, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) acte la reconnaissance de la CCAT en tant qu’outil de mobilisation du Front et plus seulement de l’Union calédonienne (principal parti indépendantiste, composante du FLNKS), a expliqué Laurie Humuni, secrétaire générale du Rassemblement démocratique océanien (RDO), autre formation membre du FLNKS et actuellement à l’animation de son bureau politique.
La désignation du leader kanak s’est faite en l’absence des deux autres composantes du FLNKS : le Parti de libération kanak (Palika) et l’Union progressiste mélanésienne (UPM). En raison de divisions internes et de dissensions quant au rôle de la CCAT, ils avaient annoncé leur refus de participer au 43ᵉ congrès du Front vendredi et samedi à Koumac, dans le nord de l’archipel français. L’un comme l’autre avaient également prévenu qu’ils ne reconnaîtraient pas les motions politiques issues de la réunion.
La crise se poursuit en Nouvelle-Calédonie
La Nouvelle-Calédonie est plongée dans une profonde crise économique, politique et sociale depuis les violences consécutives à la réforme d’élargissement du corps électoral calédonien. Votée à Paris, elle est accusée par les indépendantistes de réduire le poids politique des autochtones kanak. Les émeutes qui s’en sont suivies dès le 13 mai ont fait onze morts. Pour les autorités, la CCAT a fomenté les troubles, ce dont le mouvement se défend.
M. Tein, qui se considère comme un « prisonnier politique », est mis en examen notamment pour complicité de tentative de meurtre et association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime.
La reconnaissance de la CCAT par le FLNKS doit permettre de mieux coordonner les actions de ses différents relais, alors qu’elle agissait jusqu’à présent de manière autonome, a précisé Mme Humuni.
« Nous devons lever certains blocages pour permettre à la population d’avoir accès aux services essentiels, mais cela ne signifie pas que nous abandonnons notre lutte », a-t-elle cependant dit à l’Agence France-Presse, alors que l’archipel est toujours partiellement paralysé par des barrages. Le Front a, par ailleurs fait part de sa volonté de renouer le dialogue, mais uniquement avec l’Etat, excluant le camp non indépendantiste.
Jean Moliere source Le Monde
Leave feedback about this