Mpox en Afrique : les enfants de moins de 5 ans représentent le tiers des cas au Burundi, selon l’UNICEF.
Résumé des propos tenus par le Conseiller régional de l’UNICEF pour la santé en Afrique orientale et australe, Dr Paul Ngwakum – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse qui s’est tenue aujourd’hui au Palais des Nations à Genève.
Bujumbura/Genève, le 20 septembre 2024 – « Les enfants du Burundi sont les plus touchés par l’épidémie de Mpox, avec des taux d’infection alarmants et de graves conséquences sur la santé. Sur les quelque 600 cas signalés, les deux tiers concernent des enfants de moins de 19 ans. La situation s’est rapidement aggravée, avec une augmentation de plus de 40 % des cas au cours des trois dernières semaines.
Au cours de cette visite au Burundi, j’ai parlé avec des familles, des enseignants et des agents de santé qui sont confrontés au double défi de traiter les enfants et de les protéger contre la variole, tout en veillant à ce que leur éducation se poursuive. Les craintes exprimées par les parents et la résilience des communautés face à cette crise de santé publique sont frappantes. Elles ont mis en évidence le besoin crucial de notre soutien pour assurer la sécurité des enfants et leur permettre de continuer à apprendre.
Renforcer l’information et le soutien
L’UNICEF, en collaboration avec l’OMS, les CDC d’Afrique et d’autres partenaires, dirige l’intervention dans des domaines clés, notamment la communication sur les risques – particulièrement importante car nous assistons à une grande désinformation en ligne – ainsi que la prévention des infections et le soutien en matière de santé mentale pour les parents et les travailleurs de première ligne.
Pourquoi un soutien en matière de santé mentale ? Parce que les familles touchées sont victimes de stigmatisation, de préjugés et qu’elles craignent de voir se répéter les graves épidémies précédentes, telles que l’Ebola ou le Covid 19. Nous avons donc un rôle important à jouer pour dissiper les préjugés et apaiser les craintes.
L’augmentation du nombre de cas de variole chez les enfants de moins de 5 ans, représentant 30 % des cas signalés, est particulièrement préoccupante, et souligne donc le besoin urgent d’interventions ciblées alors que les écoles ont rouvert le 16 septembre au Burundi.
L’UNICEF soutient le ministère de l’Éducation pour mettre en œuvre des mesures sanitaires dans les écoles, former le personnel à reconnaître les premiers symptômes de la variole et renforcer l’hygiène des mains. Notre objectif est de faire en sorte que tous les enfants puissent retourner à l’école en toute sécurité et de réduire au minimum les perturbations de l’enseignement.
Mais ne nous méprenons pas, nous n’avons pas toutes les réponses. Personne n’en a. La situation évolue rapidement, avec une nouvelle souche infectieuse, et nous en apprenons chaque jour davantage sur les différents modes de transmission. En fonction de ces informations, nous actualisons nos messages et notre réponse.
Agissons sans tarder
Mais même dans cette situation inquiétante, d’après ce que j’ai vu cette semaine, je dois dire que nous avons une chance ici au Burundi : nous n’avons eu aucun décès dû au Mpox et nous avons la possibilité de mettre un terme à cette épidémie dans un court délai. La zone géographique est encore limitée et, grâce à un effort concerté de tous les partenaires, nous pouvons limiter la propagation, contenir le virus et potentiellement mettre fin à l’épidémie sans qu’aucune vie ne soit perdue.
Mais nous devons agir rapidement avec une attention et un soutien accrus. Je suis conscient qu’il y a beaucoup de problèmes dans le monde, loin du Burundi. Je sais aussi que nous ne pouvons pas résoudre ces conflits complexes du jour au lendemain. Mais nous avons une chance au Burundi de montrer que nous pouvons mettre fin à cette épidémie dangereuse et menaçante dans un délai relativement court. Si nous agissons rapidement.
L’UNICEF lance un appel urgent de 58,8 millions de dollars pour intensifier sa réponse dans six pays africains, dont le Burundi, où les enfants sont les plus touchés. Cette somme est essentielle pour arrêter la transmission de la variole, protéger les enfants et maintenir les services essentiels comme l’éducation et les soins de santé. L’engagement de l’UNICEF va au-delà des mesures d’intervention immédiates. Nous équipons les travailleurs de première ligne et les communautés locales des outils nécessaires pour gérer cette épidémie tout en nous concentrant sur la résilience à long terme.
Notre intervention consiste également à soutenir les efforts de vaccination, à améliorer le contrôle des infections et à fournir des services de santé mentale, tout en luttant contre la stigmatisation et en soutenant les familles dans les centres d’isolement. Nous vous remercions. »
Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), les enfants burundais sont les plus touchés par l’épidémie de mpox, avec des « taux d’infection alarmants » et de graves conséquences pour la santé.
Sur les quelque 600 cas signalés, les deux tiers concernent des enfants de moins de 19 ans.
Depuis le premier cas confirmé le 25 juillet 2024, le Burundi a signalé 600 cas de mpox, dont les deux tiers concernent des enfants de moins de 19 ans. Selon l’UNICEF, la situation s’est rapidement aggravée, avec une augmentation de plus de 40 % des cas au cours des trois dernières semaines.
Evolution de la maladie en pleine rentrée scolaire
Au total, l’agence onusienne fait état de plus de 1.576 cas suspects. Dans le même temps, elle a répertorié 1.774 alertes dans 34 des 49 districts sanitaires du pays, les trois districts sanitaires de Bujumbura étant l’épicentre de la flambée.
La situation « évolue rapidement », avec une nouvelle souche infectieuse. « Nous en apprenons chaque jour davantage sur les différents modes de transmission. En fonction de ces informations, nous actualisons nos messages et notre réponse », a déclaré depuis Bujumbura, le Dr Paul Ngwakum, Conseiller pour la santé au Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique orientale et australe.
L’urgence pour les humanitaires et les autorités sanitaires burundaises est de faire en sorte que tous les enfants puissent retourner à l’école en toute sécurité et de réduire au minimum les perturbations de l’enseignement. « Mais ne vous y trompez pas, nous n’avons pas toutes les réponses. Personne n’en a », a averti le Dr Ngwakum.
Aucun décès signalé au Burundi
Pourtant derrière cette « sombre situation », l’UNICEF se réjouit du fait qu’aucun décès n’est encore signalé, mais aussi d’une « zone géographique encore limitée ». Grâce à un effort concerté de tous les partenaires, il est encore possible de « limiter la propagation, contenir le virus et potentiellement mettre fin à l’épidémie sans qu’aucune vie ne soit perdue ».
« D’après ce que j’ai vu cette semaine, je dois dire que nous avons une chance ici au Burundi : nous n’avons eu aucun décès dû à la variole, et nous avons la possibilité de mettre fin à cette épidémie dans un court laps de temps », a fait valoir le Dr Ngwakum.
Sur le terrain, l’UNICEF soutient le ministère de l’Éducation pour mettre en œuvre des mesures sanitaires dans les écoles, former le personnel à reconnaître les premiers symptômes du mpox et renforcer l’hygiène des mains.
« Au cours de ma visite au Burundi, j’ai discuté avec des familles, des enseignants et des agents de santé. Les craintes exprimées par les parents et la résilience des communautés face à cette crise de santé publique sont frappantes. Elles ont mis en évidence le besoin crucial de notre soutien pour assurer la sécurité des enfants et leur permettre d’apprendre », a dit le haut responsable de l’UNICEF.

La RDC représente 90 % des cas confirmés en Afrique
En collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), l’UNICEF dirige l’intervention dans des domaines clés, notamment la communication sur les risques ainsi que la prévention des infections.
Plus largement, les agences humanitaires rappellent l’urgence d’agir maintenant et de financer ces opérations pour mettre fin à cette épidémie dangereuse et menaçante dans un délai relativement court. L’UNICEF a ainsi lancé un appel urgent de près de 59 millions de dollars pour intensifier sa réponse dans six pays africains, dont le Burundi, où les enfants sont les plus touchés.
Outre le Burundi, les deux autres pays ayant déclaré le plus grand nombre de cas suspects de variole simienne en 2024 sont la République démocratique du Congo (21.835 cas suspects, 717 décès) et le Nigéria (935 cas suspects, aucun décès).
Depuis le début de l’année 2024, le nombre de cas confirmés de variole en Afrique est en constante augmentation, principalement en raison des flambées en RDC, qui représentent environ 90 % (5160 cas sur 5.759) des cas confirmés sur le continent.
Au total, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU recense 25.093 cas suspects de mpox du 1er janvier au 8 septembre 2024 dont 723 décès parmi les cas suspects sur le continent africain. Ces données comprennent à la fois des cas testés et non testés.
Jean Moliere. source UNICEF
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