Dans un communiqué de presse diffusé sur les réseaux sociaux le 29 janvier 2021, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a annoncé la création d’une zone de défense dans le gourma Malien. Cette zone considérée comme une nuit des Groupes djihadistes au nord du pays.
« Il est créé dans le Gourma, une zone de Défense et de Sécurité relevant de l’Etat-major général de la CMA dans le but de mieux contribuer à la sécurité des personnes et de leurs biens en partenariat avec les forces nationale et internationale », a déclaré Sidi Ibrahim Ould Sidatt, le président de la Coordination des mouvements de l’Azawad.
Cependant, depuis la divulgation de ce communiqué de presse, d’aucuns s’interrogent sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. En effet, si la décision que vient de prendre la CMA prospère, les chances d’aller vers une paix durable seront réduites à néant.
Sinon, comment peut-on comprendre que dans un processus de paix sous le contrôle des Nations-Unies, un groupe armé ait la possibilité de créer une zone militaire dans l’intention de nuire aux efforts de stabilisation du pays ? La CMA vient de prouver sa propension à rendre la vie encore plus difficile aux populations maliennes, plus précisément celles du nord.
Toutefois, les groupes armés signataires de l’accord de paix prétendent agir pour la sécurité de la population meurtrie de la zone du Gourma, une localité bien loin de Kidal.
« Les responsables du mouvement ont fait exprès de communiquer pour provoquer les gens, en choisissant les mots qui fâchent, juste dans le but d’attirer l’attention sur eux. Comme d’habitude, la volonté des communicants de la CMA est de monnayer leurs provocations », souligne Banou Dicko directeur de publication du journal « l’Alerte ».
A son tour, Aminata Sangaré, originaire de la région Mopti, pense « qu’il n’y avait aucunement la nécessité de créer une zone militaire. En réalité, les forces maliennes, les soldats français et les autres groupes armés ont formellement engagé une sécurisation du Gourma ensemble », dit-elle.
Pour sa part, Moussa Sidibé, politologue de formation, affirme qu’ « on voit que tout ce qui intéresse la CMA est de saboter les efforts de paix, même si beaucoup de ses responsables font partie du gouvernement de transition. Et d’ajouter que les « autorités actuelles font tout pour appliquer certaines parties de l’accord d’Alger contre la volonté de la majorité de la population ».
« La CMA, au lieu d’être reconnaissante, met le pied dans le plat en sortant avec un communiqué qui divise davantage les ressortissants du nord qui ne veulent pas tous de l’accord de paix dans son état actuel. Le risque est de pousser le reste de la population malienne à s’opposer à toute tentative de promotion de l’accord », s’indigne Abdoulaye Siama mécanicien de son état.
Pour sa part, Sinaly Sisibé, natif de Yanfolila au sud-Ouest du Mali, pense que la France est derrière cette affaire. « Je pense que la France derrière ces gens de Kidal. Tout le monde sait que Bah N’Daw était en France la semaine dernière, alors comment est-ce qu’on peut comprendre ce comportement des groupes armés. Ils ne prônent pas du tout la paix. Je suis désolé ».
Notons qu’à peine annoncé, la CMA a procédé à la mise en place d’un conseil supérieur de la défense secondé par la nomination des différents chefs d’État-major. Ces officiers sont des membres de la coordination des groupes signataires de l’accord de paix issu du processus d’Alger. Selon eux, ils auront la lourde tâche de sécuriser la nouvelle zone de défense située dans le Gourma au Nord du Mali. FINANCIAL AFRIK
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