Sénégal : devant le juge, Ousmane Sonko et Adji Sarr se renvoient la balle
L’opposant a pour la première fois été confronté à celle qui l’accuse de viols, chaque camp accusant l’autre d’avoir refusé de répondre aux questions du magistrat.
L’opposant Ousmane Sonko et la masseuse Adji Sarr qui l’accuse de ‘’viols’’ et ‘’de menaces de mort’’ sont en vedette dans les quotidiens après leur passage chez le juge d’instruction.
Après leurs auditions séparées dans le cadre de l’affaire de viols les opposant, le leader de Pastef et la jeune masseuse du salon de massage ‘’Sweet Beauty » se sont retrouvés mardi dans le bureau du Doyen des juges, Oumar Maham Diallo pour une confrontation.
‘’Sweet beauty en mode face à face !’’, titre Sud Quotidien, qui souligne que ‘’’la confrontation entre la masseuse Adji Sarr et Ousmane Sonko qu’elle accuse de +viols répétés’’ et de ‘’menaces de mort’’ a eu lieu, mardi. Après avoir été entendus séparément sur le fond du dossier, les deux protagonistes ont passé plusieurs heures dans le bureau du Doyen des juges’’.
‘’Reste maintenant à savoir qu’elle suite sera donnée à cette scabreuse affaire teintée de politique, ayant causé la mort de plus d’une dizaine de jeunes Sénégalais’’, ajoute Sud.
Adji Sarr ex-employée du salon de massage ‘’Sweet Beauty’’ accuse depuis février 2021 le leader de Pastef, Ousmane Sonko, de ‘’viols répétés et de menace de mort’’.
L’opposant et ancien député, sous contrôle judiciaire depuis mars 2021, nie les faits dont il est accusé et soutient être la cible d’un ‘’complot’’ tramé par ses adversaires politiques.
Le déclenchement de cette affaire avait provoqué de violentes manifestations occasionnant la mort de 14 personnes et de nombreuses destructions en mars 2021.
L’accusatrice qui vit sous protection policière a fait une apparition, lundi, à la Place du souvenir africain où elle a pris part à une rencontre présidée par la ministre de la Femme sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles.
‘’Une confrontation à l’épreuve des…preuves’’, affiche à la Une Vox Populi, notant qu’après le face à face, place à ‘’la farouche bataille de l’opinion’’. Dans le journal, Ousmane Sonko confie que ‘’c’était un massacre, ce n’était pas une confrontation’’ alors que Adji Sarr, déclare : ‘’c’était décevant, car il (Sonko) a refusé de parler’’.
L’Observateur révèle qu’’’aucune des deux parties n’a voulu dévoiler sa stratégie’’. ‘’La masseuse déroule un film érotique. Le leader de Pastef accrédite la thèse du complot et nie le viol’’, rapporte L’Obs.
Le quotidien ‘’Yoor Yoor’’ décrit un ‘’Sonko d’attaque’’ en face d’une ‘’Adji Sarr groggy’’. Et, ‘’faute d’adversaire, le combat tant redouté n’a pas finalement eu lieu. In fine, la montagne a accouché d’une souris’’.
C’était ‘’un dialogue de sourds entre’’ les deux parties, selon Bës Bi qui relève qu’’’au terme de 9heures d’audition, Adji Sarr et Ousmane Sonko ont refusé de répondre aux questions de l’une et l’autre. Si l’ex masseuse s’est dit déçue par l’attitude du leader de Pastef, les avocats de la défense se désolent d’une montagne qui a accouché d’une souris’’.
Le Quotidien parle de ‘’leurres de vérité’’ et écrit : ‘’Ceux qui s’attendaient à des révélations explosives (…) ont déchanté. Les deux parties se sont emmurées dans le silence. Aucune d’entre elles n’a voulu répondre aux questions de l’autre. Les avocats de Sonko plaident pour un non-lieu +faute de preuve de viol+ tandis que ceux de Adji Sarr estiment qu’il n’y a pas eu de confrontation’’.
Et le journal de poursuivre : ‘’après cet épisode tant attendu, la décision finale de la poursuite ou non de la procédure va dépendre du Doyen des juges d’instruction en charge de ce dossier brûlant’’.
Selon WalfQuotidien, ‘’La confrontation n’a pas eu lieu’’.
Le journal qui s’est intéressé au port vestimentaire de Adji Sarr, apparue ‘’en robe rouge moulante -tiens, tiens !-, talons aguichés’’ à bord d’une ‘’Range Rover’’, écrit : ‘’De la tragédie d’un viol présumé à un cirque de mauvais goût, il n’y a qu’un pas que Adji Raby Sarr est en train de franchir sans difficulté’’.
‘’Hier, c’est en robe rouge moulante -tiens, tiens !-, talons aguichés, Range Rover que la présumée victime de +viols répétés sous la menace d’armes+ a débarqué au Palais de justice’’, rapporte Walf.
Pour la publication, ‘’une fille de moins de 25 ans, victime de viols à répétition, devrait penser à tout sauf à faire le show devant les caméras de télévision. Une fille, victime de viol, devrait penser à raser les murs plutôt qu’à jouer les starlettes de téléréalité. Sans le savoir, Adji Raby Sarr est en passe de devenir la marionnette qu’actionnent des hommes politiques aux dents acérées, avocats et activistes en quête de buzz’’.
JM