Le ministre de l’Immigration canadien a fermé mercredi 13 novembre la porte à un plan de régularisation massive de sans-papiers avant les prochaines élections, promesse de Justin Trudeau qui avait suscité l’espoir de centaines de milliers de migrants. Cette promesse du Premier ministre canadien date d’il y a quelques années mais, depuis, les sondages ont montré un changement perceptible dans l’opinion publique à l’égard de l’immigration après des années d’une politique considérée comme très ouverte.
« Aucun plan de régularisation massive n’est au programme, au moins avant la prochaine élection », a déclaré le ministre de l’Immigration Marc Miller à des journalistes à Vancouver, après une rencontre avec des chefs d’entreprise. « Cela ne veut pas dire que dans certaines zones où nous avons besoin d’une main d’œuvre essentielle, il n’y aura pas de possibilité pour une sorte de régularisation à plus petite échelle », a-t-il ajouté.
Plusieurs réformes migratoires ces dernières années
Entre 100 000 et un million de personnes seraient sans-papiers au Canada, selon les différentes estimations. Interrogé en mai par l’AFP, le ministre promettait toujours un programme « ambitieux » dans les mois à venir, mais reconnaissait qu’il « ne serait pas pour tout le monde ». Le Canada a cherché ces dernières années à faire baisser par des réformes le nombre de migrants, qu’ils soient demandeurs d’asile, étudiants étrangers ou travailleurs temporaires. « Il est clair que l’ère de l’approvisionnement illimité en main d’œuvre étrangère à bas coût est terminée », a commenté le ministre Marc Miller.
Le gouvernement libéral de Justin Trudeau, minoritaire, fait face à une opposition conservatrice qui cherche à provoquer des élections anticipées et à laquelle les sondages donnent 20 points d’avance. Les prochaines élections doivent techniquement se tenir avant le 20 octobre 2025.
« Celles qui travaillent de nuit prennent le lit de celles qui travaillent de jour » et inversement, explique la travailleuse sociale de 53 ans.
Mais le gouvernement « ne devrait pas blâmer les immigrés » pour justifier sa mauvaise gestion, souligne-t-elle à son tour.
A l’instar d’Ottawa, les médias tendent à lier la pénurie de logements et les lacunes en matière de services à la surpopulation, risquant de détériorer davantage les conditions de vie des nouveaux arrivants, soutient Victoria Esses, professeur de psychologie à l’université Western de l’Ontario.
En réduisant les quotas, le gouvernement semble vouloir apaiser les inquiétudes, laissant penser qu’il écoute les Canadiens, ajoute celle qui se spécialise dans les attitudes du public à l’égard de l’immigration.
« Les citoyens aiment sentir qu’ils ont le contrôle sur l’immigration », rappelle-t-elle.
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