Alors que Malabo est sous le choc de la publication de centaines de vidéos mettant en scène l’Équato–Guinéen Baltasar Ebang Engonga, le père de ce dernier, Baltasar Engonga Edjo’o, président de la commission de la Cemac, se retrouve lui aussi en première ligne.
Baltasar ENGONGA EDJO’O (Guinee Equatoriale) President de la Commission de la CEMAC.
L’affaire n’a pas encore livré tous ses secrets et de nombreuses questions persistent encore autour de Baltasar Ebang Engonga, détenu dans la prison de Black Beach, en Guinée équatoriale. Plusieurs centaines de vidéos intimes le mettant en scène avec des femmes anonymes ou en compagnie de proches de personnalités de Malabo ont été découvertes, mais le flou demeure encore sur les circonstances dans lesquelles elles ont été tournées.
Teodorín à la manœuvre
L’affaire a débuté à la faveur d’une saisie des ordinateurs et téléphones de celui que chacun surnomme Bello, par ailleurs soupçonné de détournements de fonds publics. Rapidement, le vice–président Teodoro Nguema Obiang Mangue – dit Teodorín – a pris les choses en main. Il a lancé une enquête et communiqué sur le scandale, sur les réseaux sociaux, afin d’en contrôler les retombées politiques et, sans doute, de l’utiliser à ses fins.
Alors que plusieurs épouses ou proches de personnalités influentes à Malabo apparaissent dans les vidéos, c’est surtout le père de Baltasar Ebang Engonga, Baltasar Engonga Edjo’o, neveu du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui se retrouve dans le viseur de Teodorín.
Enquête sur Teodorín Obiang, l’implacable héritier de Malabo
Président de la commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), celui–ci a été convoqué à Malabo dès le 1er novembre,
avant même que l’affaire n’éclate publiquement. Son séjour s’est prolongé tandis qu’une chape de plomb tombait sur Malabo à mesure que les vidéos de son fils étaient partagées sur les réseaux sociaux. Rien n’a filtré des entrevues que le patron de la commission de la Cemac a pu avoir avec Teodorín ou avec son père.
Un pilier de l’éducation internationale
Au sein de la famille du président équato–guinéen, Baltasar Engonga Edjo’o et ses enfants – dont Baltasar Ebang Engonga – étaient considérés comme de potentielles alternatives à Teodoro Nguema Obiang Mangue dans l’optique d’une succession à la tête de l’État.
« Intellectuel, métis élevé en Occident, Bello avait le profil, glisse un habitué de Malabo. Son père a l’expérience et a été placé à la Cemac. Teodorín pourrait saisir l’opportunité pour éliminer la menace. >>
Baltasar Engonga Edjo’o était en outre à l’origine de la nomination de son fils à la direction de l’administration fiscale. C’est dans le cadre de ces fonctions que Bello est
accusé d’avoir détourné des fonds vers des comptes privés domiciliés aux îles Caïmans. Avec l’éclatement de l’affaire
des sextapes, Teodoro Nguema Obiang Mangue pourrait avoir trouvé de puissants alliés pour l’écarter. À commencer par le superviseur de la Sécurité présidentielle, Jesús Edu Moto Mangue, et le ministre de la Sécurité publique, Nicolás Obama Nchama, dont des proches apparaissent dans les vidéos.
Des caméras dans les bureaux des ministères
Pour freiner la propagation de ces vidéos, les autorités ont réduit le flux Internet et, d’après l’AFP, le téléchargement d’images est fortement perturbé dans le pays.
Le vice-président de Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang, a annoncé lundi 4 novembre sur X que “tous les fonctionnaires qui ont eu des relations sexuelles dans les bureaux des ministères” allaient être immédiatement suspendus.
Et le lendemain, il a ajouté que “le gouvernement installera des caméras de surveillance dans tous les bureaux des organes de l’État”.
Détournement de fonds publics
Pour le contexte, ces sextapes ont fuité après que “Bello” a été placé en détention préventive pour une affaire de détournement de fonds publics, selon la télévision d’État TVGE.
Ses téléphones et ses ordinateurs ont été confisqués par la police, et c’est juste après que les vidéos ont commencé à circuler.
Autre élément : il ne s’est pas protégé lors de ces rapports sexuels et est soupçonné d’avoir pu contaminer des partenaires, d’après Jeune Afrique.
Il doit désormais se soumettre à des examens médicaux. Si les résultats montrent qu’il est infecté par une IST, le procureur de la République a fait part de son intention de le poursuivre pour “délit contre la santé publique”.
Jean Moliere./JA
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