Trio de tête : Ecobank, Société générale et Coris BankAvec 10 % de part de marché, le groupe panafricain Ecobank, basé à Lomé caracole en tête, devant Société générale Côte d’Ivoire (9,1 %) talonné par le groupe financier burkinabè, Coris Bank, fondé en 2008 par l’homme d’affaires Idrissa Nassa.
Pour la deuxième année consécutive, le trio de tête du secteur bancaire de l’Union monétaire ouest–africaine reste inchangé, selon le gendarme du secteur. Décryptage dans un contexte de grande mue du marché régional.
En Afrique de l’Ouest, le secteur bancaire continue son embellie, comme le confirment les chiffres publiés le 25 juillet par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ainsi, le résultat net a progressé d’environ 19%, atteignant 1153,3 milliards de F CFA (plus d’1,7 milliard d’euros) à fin 2023, contre 921,8 milliards F CFA un an plus tôt.
Société générale Côte d’Ivoire : quel avenir pour la banque à Abidjan ?
Signe d’une profitabilité accrue, le coefficient de rentabilité des fonds propres a progressé de 0,6 point de pourcentage pour atteindre 18,3 %. Le bilan total des 157 établissements de crédit en activité a cru légèrement de quelque 3 % à 65 921,3 milliards de F CFA. Quant aux dépôts, ils ont franchi le seuil des 45 054 milliards contre quelque 35 264 milliards pour le compte des prêts distribués. Cette performance est attribuable à une gestion rigoureuse des charges, qui ont augmenté de 8,7 % pour s’établir à 920,32 milliards F CFA, par rapport à la croissance des produits, qui ont augmenté de 10,48% pour atteindre 1 493,91 milliards F CFA.
Trio de tête : Ecobank, Société générale et Coris Bank
Avec 10% de part de marché, le groupe panafricain Ecobank, basé à Lomé caracole en tête, devant Société générale Côte d’Ivoire (9,1%) talonné par le groupe financier burkinabè, Coris Bank, fondé en 2008 par l’homme d’affaires Idrissa Nassa.
Dans le ventre mou du top 10, l’on retrouve des entités marocaines comme ABI (6,8%), Attijariwafa Bank (6%) à égalité avec Oragroup en instance de rachat par Vista group de l’homme d’affaires américano–Burkinabè, Simon Tiémtoré. Vista se classe dans la catégorie des 22 groupes détenant chacun moins de 2 % des actifs du secteur. Figurent parmi eux, Bridge Bank group (1,3 %), Sunu Investment holding (1,2 %), Ib holding (1,1 %). Bicis, BPEC, Société générale… Les réseaux de Mohamed Bah pour faire de Sunu un leader bancaire
Un acteur économique engagé pour le développement de la RD Congo
La montée en puissance d’une génération de banquiers ouest–africains, qui enchaînent les acquisitions et créations de banques dans la sous–région, ainsi que le retour des États dans la finance, chamboulent l’actionnariat. Ainsi, la part des actionnaires étrangers (hors Union économique et monétaire ouest–africaine – UEMOA) a fondu de plus 133 milliards ces cinq dernières années, pour s’établir en 2023 autour de 500 milliards.
De fait, la capitalisation de cette catégorie d’investisseurs dans le système bancaire a perdu 11 points, à 21 %. Une perte de vitesse induite par le mouvement de retrait stratégique entamé par plusieurs groupes bancaires occidentaux comme Société générale, BNP Paribas, Standard Chartered, via des opérations de cessions de participations majoritaires aux États ou à des privés régionaux.
Vista Bank et AFG Holding progressent
Pour sa part, le holding du réseau Vista Bank est en passe de prendre le contrôle du groupe bancaire Oragroup, basé à Lomé, avec plus de 61 % du capital. Il attend néanmoins l’approbation de la commission bancaire de
I’UMOA, des autorités monétaires des autres zones (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale – Cemac, Guinée et Mauritanie), ainsi que des autorités boursières de l’UMOA. De leur côté, les acquisitions des filiales de Société générale au Burkina Faso et au Mozambique sont actées.
Autre retour significatif, AFG Holding, contrôlé par le magnat Bernard Koné Dossongui, a racheté l’an dernier et fusionné Banque populaire de Côte d’Ivoire avec sa filiale ivoirienne en vue de renforcer son ancrage local.
Acteur historique du secteur bancaire ivoirien, il veut bâtir un groupe financier de premier plan pour financer
les entrepreneurs locaux comme les PME.
Société générale, BNI… Le pari du retour des États dans la banque peut–il réussir ?
Alors que le flou demeure autour d’une possible cession de Société générale Côte d’Ivoire (SGCI), première banque de l’UEMOA, valorisée autour de 750 millions d’euros, la Côte d’Ivoire s’illustre particulièrement comme un État–investisseur ces dernières années. En
2022, un consortium de sociétés à capitaux publics conduit, par la Banque nationale d’investissement (BNI) a repris la Bicici, filiale locale de BNP Paribas. La réussite de cette opération place BNI en financeur de la campagne commerciale du café–cacao ivoirienne, ouverte en octobre dernier, avec une enveloppe de 165 milliards de francs CFA (251 millions d’euros). L’an dernier, elle a engrangé un résultat net de près de 35 milliards de F CFA. Dans le même temps, son bilan total a franchi la barre de 1 766 milliards de F CFA.
Jean Moliere
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