L’économiste nobelisée en 2019 s’alarme de la «menace dangereuse» que représenterait la mise en place du programme économique et social de Marine Le Pen.

Sur un air déjà entendu lors de l’élection de 2007, le pouvoir d’achat s’est invité au premier plan de cette présidentielle. Les semaines de campagne, ponctuées par des statistiques confirmant une inflation de l’énergie et de l’alimentation toujours plus élevée et ­pesant mécaniquement sur le pouvoir d’achat, ont vu les candidats déployer un éventail de mesures censées soulager les ménages. Dans cette course au maintien du pouvoir d’achat, Marine Le Pen est partie la première. Dès le mois de ­septembre, elle a tenté de s’ériger comme protectrice du portefeuille des Français. Comme il y a cinq ans, sauf que cette fois, le sujet a résonné avec les préoccupations des électeurs.

Elle a complété ses premières propositions, sur la suppression de la redevance ou la (re)nationalisation des autoroutes pour «rendre l’argent aux Français», avec des mesures fiscales pérennes comme la baisse de la TVA sur l’énergie. Puis ajouté une couche de mesures d’urgence, notamment sur les produits alimentaires et d’hygiène. En face, Emmanuel Macron a aussi commencé à traiter, depuis l’Elysée, le pouvoir d’achat, l’abordant par la face des prix, à force de boucliers tarifaires sur le gaz et l’électricité et de ristournes sur le litre de carburant ; et, un peu, par celle des revenus avec l’indemnité inflation.

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