Le Premier ministre est candidat à sa réélection à la tête du conseil régional qu’il dirige depuis 2013. Grand favori du scrutin, il espère un carton plein du RHDP dans sa région.
Ces dernières semaines, Patrick Achi a largement partagé son emploi du temps entre Abidjan et son fief d’Adzopé, à 70 kilomètres au nord de la capitale économique ivoirienne, d’où il a sillonné sa région natale de La Mé pour battre campagne. Et pour cause: ce samedi 2 septembre, le Premier ministre sera candidat à sa propre succession à la présidence du conseil régional.
Vêtu d’une chemise blanche brodée avec le logo du parti présidentiel, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), et floquée à son nom, Patrick Achi se montre serein malgré l’alliance des deux principaux partis de l’opposition – le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de feu Henri Konan Bédié et le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA–CI) de Laurent Gbagbo – qui se présente face à lui.
Soutien de la chefferie traditionnelle
Enfant du pays, le Premier ministre, à la tête du conseil régional de La Mé depuis 2013, est ici chez lui. Durant la dernière décennie, il a notamment profité de l’exil d’Emmanuel Léon Monnet, ancien ministre de l’Énergie de
Laurent Gbagbo et autre figure locale, pour accroître son emprise sur la région.
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S’exprimant en patois local, l’Akyé, ou esquissant quelques pas de danse en meeting, celui qui est parfois décrit comme un technocrate austère n’hésite pas à mouiller le maillot. À Assié–Orié, un village de la commune de Yakassé–Attobrou, près d’Adzopé, Patrick Achi a expliqué les actions de développement qu’il souhaite mettre en place dans la région devant une chefferie traditionnelle convaincue, et qui n’a pas manqué de lui donner sa bénédiction. << La campagne se déroule bien. Au soir du 2 septembre, je pense être réélu pour poursuivre mes actions de développement dans la région », a–t–il indiqué, visiblement confiant, à Jeune Afrique.
Son épouse candidate à la mairie d’Adzopé
Pour le Premier ministre, l’objectif est de rafler la région, mais aussi les six mairies qui y sont en jeu lors des élections municipales du 2 septembre. Parmi elles, une semble promise à son épouse, Florence Atsé–Achi, candidate dans la commune d’Adzopé. << Nous sommes certains de gagner cinq postes : la région et quatre mairies – Adzopé, Alépé, Akoupé et Yakassé–Attobrou. J’ai bon espoir pour celles d’Agou et Afféry. Cela se jouera sur des détails >>, poursuit–il.
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Contrairement à d’autres pontes de la majorité présidentielle qui n’ont pas hésité à déployer les grands moyens, tels Adama Bictogo à Yopougon ou Fidèle Sarassoro dans le Poro, Patrick Achi a placé sa campagne sous le signe de la sobriété. « Ce n’est pas une grande démonstration comme s’il s’agissait d’une campagne présidentielle. Le staff a préféré des actions de proximité, avec des meetings dans les villes et villages de la région », souffle un membre de l’équipe de campagne.
Enfin, pour le Premier ministre, l’enjeu n’est pas seulement régional mais national. Il suit ainsi de près les ministres et les cadres du parti candidats dans les autres communes et région du pays. << Au soir du 2 septembre, le RHDP doit confirmer son emprise du terrain avec l’élection ou la réélection de ses cadres », confie–t–il. Ce 30 août, il se rendait notamment à Abengourou, la grande ville voisine au nord d’Adzopé, pour y soutenir Hervé Adom, le candidat du RHDP aux municipales, qui semble en posture délicate.
JM. Source :JA