L‘ancien directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss–Kahn a rencontré plusieurs officiels nigériens mi–octobre à Niamey.
Pour la deuxième fois depuis l‘élection en février de Mohamed Bazoum à la tête du pays, l‘ancien ministre des finances et ex–directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss–Kahn était mi–octobre à Niamey. Désormais à la tête du cabinet de conseil Parnasse International, DSK a proposé ses services de conseil à l‘administration du nouveau président nigérien. Engagé dans un programme d‘augmentation des recettes publiques pour l‘exercice budgétaire 2022, le gouvernement du Niger pourrait s‘appuyer sur les conseils de DSK, même si aucun contrat entre les deux parties n‘a encore été conclu. Durant son séjour, la présidence a néanmoins mis à disposition de DSK un véhicule officiel du protocole d‘Etat, avec lequel il a multiplié les rendez–vous.
Anciens camarades socialistes
Au Niger, DSK, n‘est pas en terre totalement inconnue : il y a été introduit par le ministre de l‘économie et des finances Ahmat Jidoud, ancien fonctionnaire du FMI. Economiste–statisticien formé au Maroc et en France, Ahmat Jidoud a travaillé au département Afrique du FMI avant de devenir ministre délégué au budget du Niger de 2016 à 2021 sous Mahamadou Issoufou A Niamey, l‘ex ministre de l‘économie de Lionel Jospin a pris ses quartiers au Noom Hôtel, l‘un des rares cinq étoiles de la capitale. Depuis l‘établissement situé sur l‘avenue de l‘uranium, il a reçu plusieurs représentants du « gotha » local, parmi lesquels d‘anciens camarades socialistes nigériens. Le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) – au pouvoir – est en effet membre historique de l‘Internationale socialiste et plusieurs de ses cadres ont longtemps flirté avec le Parti socialiste (PS) français.
Chasse au contrat
Outre Ahmat Jidoud, l‘ancien patron du FMI est également un familier de l‘ex président Mahamadou Issoufou, dont l‘influence reste très importante dans le pays. Issoufou est notamment resté très proche du ministre de l‘économie ainsi que de la ministre déléguée au budget Djibo Salamatou Gourouza Magagi. Leur arrivée au gouvernement au printemps dernier avait largement été parrainée par Mahamadou Issoufou en personne.
Depuis le début de l‘année, DSK mène une véritable chasse au contrat en Afrique, proposant successivement ses services au Bénin (AI du 25/02/21), à la Guinée Bissau (AI du 29/01/21) et à la Tunisie (AI du 20/04/21). A ce jour, le seul contrat actif dont dispose l‘ancien directeur du FMI en Afrique est celui qui le lie au Togo (AI du 20/10/20).
Moscou prêt à renoncer à tenir en Afrique le sommet Russie–Afrique de 2022
Les guerres d‘égos entre dirigeants africains désireux d‘accueillir la future conférence Russie–Afrique ont progressivement découragé ses organisateurs de la programmer sur le continent.
USSIA–AFRICA SOCHI 2019
Le président russe Vladimir Poutine au sommet Russie–Afrique organisé à Sochi en 2019. ©Le mois du futur sommet Russie–Afrique est désormais arrêté, il se tiendra en novembre 2022. Il fera suite au premier du genre, qui s‘est tenu en 2019 à Sotchi. Le problème demeure désormais de choisir le lieu de l‘organisation (AI du 24/05/21). Selon nos sources, l‘ambassadeur russe chargé de la préparation de l‘événement Oleg Ozerov sillonne depuis plusieurs mois l‘Afrique (Nigeria, Ghana, Sénégal, Kenya) afin de recueillir les opinions des différents chefs d‘Etat et ministres sur le lieu le plus approprié. Les pays retenus jusqu‘à présent, à savoir le Sénégal, l‘Ethiopie, l‘Egypte et l’Afrique du Sud se disputent les faveurs de Moscou pour être l‘heureux gagnant.
La troïka de l‘Union africaine (composée de l‘ancien président sud–africain Cyril Ramaphosa, de l‘actuel président Félix Tshisekedi et du futur président Macky
Sall) est chargée de trouver une position commune sur ce sujet, mais les Russes sont de plus en plus dubitatifs sur les chances de parvenir à un choix consensuel.
Ozerov n‘imagine pas une seule seconde que la troïka ne parvienne à se mettre d‘accord alors même que deux des trois membres sont candidats à recevoir l‘événement. Ozerov et son patron, Mikhail Bogdanov, le conseiller Afrique Moyen–Orient de Vladimir Poutine envisagent donc de recommander au président russe de tenir le sommet à Saint–Pétersbourg. Cette solution, qui doit encore être validée par Poutine, aurait l‘immense avantage d‘éviter de frustrer les pays n‘ayant pas été choisis.
Entre–temps, le business s‘amorce
L‘organisateur du sommet lui–même est la toute nouvelle Association de coopération économique avec les pays africains (ACEPA), créée il y a un an à la demande de Vladimir Poutine et dont le président est l‘ancien vice–ministre des affaires étrangères Alexander Saltanov et la directrice, Anna Belyaeva.
L‘organisation fonctionne comme une chambre de commerce, et compte parmi ses adhérents tous les groupes russes actifs en Afrique, qu‘ils s‘agissent de pétroliers (Gazprom, Lukoil), de miniers (Rusal, Eurochem, Alrosa), mais également des opérateurs logistiques, des négociants, etc. Seuls les groupes d‘armement ne sont pas membres de l‘association, les exportations militaires restant contrôlées par l‘agence étatique Rosoboronexport.
Outre le développement des liens avec l’Afrique, l’un des défis de l‘association est de gérer la concurrence entre les groupes russes, souvent actifs sur les mêmes créneaux. C‘est particulièrement vrai sur la potasse, où tous les grands opérateurs mondiaux sont russes, mais également sur le négoce de grains, dont la Russie est désormais le premier producteur au monde.
AI
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