13 décembre 2024
Paris - France
AFRIQUE INTERNATIONAL

Denis Christel Sassou Nguesso, Président de la Fondation Perspectives d’Avenir

La Fondation Perspectives d’Avenir a inauguré une nouvelle ère au Congo en lançant le 6 juillet dernier à Brazzaville, les activités de son «Think Tank Horizons». Ce cercle de réflexion «Horizons» se veut une plateforme et un lieu de rencontres, d’échanges et de production d’idées.

Denis Christel Sassou Nguesso, son président, nous livre à travers cette interview la feuille de route du Think Tank Horizons.

« Le Think Tank Horizons va accompagner notre ambition de transformation et de changement pour le Congo »

AFRIMAG : Pourquoi avez-vous créé  le Think Tank Horizons ?

Denis Christel Sassou Nguesso : Pour comprendre les raisons de la création du Think Tank Horizons, il faut se référer aux axes stratégiques et prioritaires du travail de la Fondation Perspectives d’Avenir. Ayant pour mandat principal le renforcement des capacités de la jeunesse congolaise pour lui permettre de contribuer significativement à l’émergence socio-économique et au développement durable du Congo, la Fondation Perspectives d’Avenir oriente son action en faveur de cette jeunesse autour des cinq axes stratégiques et prioritaires ci-après : premièrement, l’éducation dans les sciences, techniques, technologies et les domaines de l’innovation ; deuxièmement, la formation professionnelle et qualifiante ; troisièmement, l’entrepreneuriat ; quatrièmement, le bien-être et le développement personnel ; et cinquièmement enfin, la réflexion et le plaidoyer. La réflexion et le plaidoyer dont il est question ici sont particulièrement au service de l’efficacité et d’un impact transformateur dans les quatre premiers axes et généralement de l’émergence et du développement durable du Congo. Si autour des quatre premiers axes la Fondation Perspectives d’Avenir avait déjà été initiée et menée des actions publiques et majeures, il n’en était pas encore le cas pour le cinquième axe. La création du think tank va donc donner corps et servir de catalyseur à notre travail de réflexion et de plaidoyer en faveur des changements et des transformations que nous souhaitons dans notre pays. Le think tank va donc accompagner notre ambition de transformation et de changement pour le Congo. C’est pour cela qu’il a été créé.

Vision et Mission et Valeurs

Lancé le 6 juillet 2018 pour accompagner l’action de la Fondation Perspectives d’Avenir et son ambition pour le Congo, le Think Tank Horizons vise à être un laboratoire d’idées et une force de proposition pour l’élaboration des politiques publiques orientées vers la transformation et le développement de la société congolaise. Pont entre la réflexion nourrie par la recherche scientifique et l’action publique ordonnée à la réalisation des futurs possibles d’une communauté nationale, les pratiques sociales et les attentes légitimes de la société civile, il a pour mission fondamentale la production d’idées sociales, économiques et politiques aussi bien innovantes, constructives qu’à forte valeur transformationnelle. « Penser – Stimuler – Construire » est sa devise. L’objectivité, la rigueur, l’intégrité et le souci du bien commun sont les quatre valeurs qui orientent son action.

Domaines d’intérêt et activités

Le développement du capital humain et les conditions de réalisation aussi bien de l’émergence sociale et économique que du développement durable constituent ses domaines d’intérêt et de recherche de prédilection. Autour des questions s’inscrivant dans ces champs et qui seront au centre de ses préoccupations, le Think Tank Horizons réalisera les activités ci-après en conformité avec ses valeurs:

  • conduite des études et des recherches de qualité sur des thématiques ayant un intérêt à la fois scientifique, économique et social ;
  • promotion du dialogue entre les acteurs pertinents autour des questions relevant des domaines d’intérêt ou de recherche susmentionnés ;
  • animation du débat public à travers des séminaires, ateliers, table-rondes et conférences à partir des résultats de ses recherches et études ;
  • préconisation et proposition de solutions et actions de tous ordres en vue de l’amélioration aussi bien des politiques publiques et susceptibles de favoriser un développement socioéconomique intégral et inclusif au Congo ;
  • diffusion des idées nouvelles et de bonnes pratiques à travers une politique dynamique de publication.

Tutelle, organisation et structures

Structure de la Fondation Perspectives d’Avenir, le Think Tank Horizons est à la fois sous la tutelle de son Conseil d’administration qui lui fixe des orientations et de sa Direction exécutive qui en assure l’administration. Pour lui permettre de fonctionner efficacement et de réaliser pleinement sa mission, il est structuré en trois niveaux. Il dispose d’un comité de coordination, d’un conseil d’orientation scientifique et des clusters thématiques qui en sont les cellules techniques.

Dirigé par un coordonnateur général qui le représente et en assure la coordination des activités par délégation du Directeur exécutif, le Comité de coordination est composé, outre de ce dernier, d’un Secrétaire permanent et de deux conseillers. Le Secrétaire permanent, est désigné par le Directeur exécutif parmi les membres de son staff. Ce dernier assiste et apporte un appui technique au coordonnateur général et facilite les relations des structures du Think Tank avec la Direction exécutive de la fondation. Les deux conseillers sont désignés par consensus au sein du Conseil d’orientation scientifique.

Le Conseil d’orientation scientifique représente la base du travail de réflexion et de publication du Think Tank. Il garantit la pertinence des thèmes développés ainsi que la qualité scientifique des prestations proposées. Par ailleurs, il détermine et supervise l’organisation de la politique scientifique et de la production intellectuelle en même temps qu’il assure le suivi et l’évaluation du travail mené par les cellules techniques thématiques et ad hoc. En tant que structures techniques animées et dirigées par des chefs ou directeurs de projets, les cellules seront les principaux et véritables cadres habituels de production de l’information et des analyses du Think Tank Horizons.

Potentiellement ouvert à tous ceux qui répondent aux critères de sélection définis par les organes statutaires de la Fondation Perspectives d’Avenir, le Think Tank Horizons se compose de  personnes physiques aux compétences confirmées et à l’expertise et/ou l’expérience avérée et reconnue dans leurs domaines d’activité respectifs, mais ayant aussi marqué leur adhésion à sa charte éthique.

Et pourquoi seulement maintenant ?

Le temps de la conception et de la planification se distingue, à coup sûr, de celui de la mise en œuvre. C’est comme si l’on distinguait le temps du rêve de celui de l’action. Le temps de l’action, et donc de la mise en œuvre, demande des moyens et des ressources qui peuvent être différents de ceux dont on peut avoir besoin au moment de la conception et de la planification. Ma philosophie, celle que j’ai d’ailleurs réussi à faire adopter par les cadres de la Fondation Perspectives d’Avenir, est de ne jamais lancer des activités sans m’être préalablement assuré que nous aurons les moyens humains, techniques et financiers de les mener à bien dans la durée. Bien que pensée et décidée dès le début de l’année 2016, comme en témoigne le colloque sur l’émergence organisé en partenariat avec l’Unesco au mois de février de cette année-là, la création ou mieux le lancement du Think Tank Horizons n’intervient que maintenant parce qu’il fallait d’abord rassembler les moyens de son opérationnalisation. Les activités du Think Tank Horizons ont été lancées parce que nos actions de mobilisation de ressources auprès de nos partenaires, étrangers pour la plupart, ont pu porter leurs fruits. C’est donc simplement une question de conditions de possibilité qui justifie le lancement d’une plateforme créée en réalité sur le papier depuis un moment déjà. L’annonce en avait été faite en février 2016.

Le Think Tank Horizons ambitionne de se centrer sur la production des idées économiques, sociales, politiques innovantes. Est-ce à dire qu’il y a un déficit dans ce domaine  au Congo ?

Le choix de se centrer sur les idées économiques, sociales, politiques innovantes découle à la fois d’un trait de caractère et d’une ambition sociale et politique. Je ne suis pas à l’aise dans les sentiers battus. Je veux donner sens à mon existence en apportant une contribution spécifique et significative à la transformation de mon pays et à sa construction. « Un seul doigt ne peut laver le visage», dit-on souvent en Afrique. Il faut plusieurs doigts, mieux les doigts de toute une main. Il en est de même pour la construction d’un pays. Il faut la contribution de tous. C’est de la confrontation des idées et des contributions des uns et des autres que la vérité libératrice jaillira. Le Think Tank Horizons va apporter une contribution, sa contribution à la construction de notre avenir commun au Congo. Ce qui ne signifie nullement qu’il n’existe point d’idées économiques, sociales et politiques aujourd’hui au Congo. Si elles existent, la question à se poser est celle de savoir où elles nous ont conduits à ce moment de notre histoire. Autrement dit, au-delà de la question de leur existence, il faut poser celle de leur efficacité externe en portant une attention à leurs résultats. Je défends, pour ma part, qu’il peut y avoir des idées alternatives et surtout qu’il faut qu’il y en ait. Celles-ci ont le droit d’exister et besoin d’être partagées et discutées. Lorsqu’il y aura un déficit, les nôtres viendront combler le vide. Mais lorsque les nôtres tomberont dans un environnement où il en existera déjà, elles coexisteront avec celles-là et se confronteront à elles en vue même de les supplanter si elles sont plus raisonnables et plus pertinentes. En outre, au-delà de la production des idées, l’important pour nous c’est de contribuer à la création d’un nouvel « espace public » dans un environnement où même les intellectuels, les élites et les cadres cèdent de plus en plus facilement au dogmatisme et à la dictature de la pensée unique. Un espace public qui donne droit au remue-méninge ou brainstorming, à la remise en cause, déconstruction et reconstruction des politiques publiques existantes, au débat exigeant, apaisé, constructif  et à l’émergence des forces de proposition pour faire avancer les choses dans le sens d’un meilleur service du bien commun dans notre pays. Pour y parvenir, il faut s’ouvrir aux nouvelles idées et légitimer le droit d’inventaire ou de penser autrement même à l’intérieur des machines lourdes que sont les partis politiques. Le temps du dogmatisme et de la pensée unique au niveau économique, social et politique est non seulement peu pertinent mais dépassé. Ceux qui pensent ou veulent nous ramener à ce temps se trompent. C’est pourquoi, j’ai toujours été et serai toujours favorable à l’expression des courants d’idées pour apporter une sève nouvelle à notre expérience de construction d’un Etat développementaliste et d’une nation capable de résister aux sirènes de l’irrédentisme tribalo-ethnique.

Comment le Think Tank Horizons entrevoit-il alors l’exploitation de ces informations et analyses par les décideurs politiques congolais ?

J’ai rappelé au début de cette interview que la création et le lancement du Think Tank Horizons s’inscrivait dans le cadre de l’opérationnalisation de l’axe stratégique et prioritaire N°5 de l’action de notre fondation, à savoir celui qui porte sur la réflexion et le plaidoyer. Soucieux de la transformation et de la performance dans toutes ses initiatives programmatiques, la Fondation Perspectives d’Avenir a, à travers le travail de son think tank, pour ambition de conduire une réflexion productive et à forte valeur transformationnelle. Je veux dire par là une réflexion appelée à se traduire et matérialiser dans la production d’un certain nombre d’outils et de supports tels que des « articles de revues », des « livres blancs », des « research papers », des « policy papers », des ouvrages spécialisés, des actes de colloques ou symposiums, etc. Mais, il faut insister là-dessus, des outils ou supports susceptibles de servir le bien commun par la diffusion d’idées nouvelles, notamment celles qui promeuvent le changement de mentalités et la transformation des systèmes et structures en vue de plus de performance auprès des entreprises politiques que sont par exemple les partis ou dans les cercles de pouvoir et d’influence à travers des relais bien identifiés. Des idées qui pourront éventuellement servir de base de discussion avec les dirigeants et décideurs politiques en vue d’influencer l’action publique dans notre pays dans telle ou telle direction. Ces idées ou analyses cristallisées dans les supports listés devraient stimuler et  nourrir par exemple l’action législative, d’organisation, de régulation, de transformation et réinvention de la société. C’est là une des formes possibles d’exploitation des informations et analyses d’un think tank par les décideurs politiques. J’espère que notre think tank relèvera ce défi déjà au moins dans les domaines de l’éducation, la formation professionnelle et qualifiante, l’entrepreneuriat et le développement personnel des jeunes congolais.

Que vaut aujourd’hui une action politique sans le soutien de l’opinion publique ?

Ce soutien s’obtient plus facilement lorsque l’opinion publique est d’une certaine manière impliquée en amont de la prise des décisions et est préparée à les recevoir. Regardez ce que l’Union européenne vient de faire au sujet du maintien ou non de l’heure d’été ! Pour tester la pertinence des idées qui seront générées dans et par le think tank, et pour mobiliser l’opinion publique autour de ces idées, nous ne ferons pas l’économie des outils qui permettent aujourd’hui d’atteindre le plus grand nombre de citoyens et de recueillir leurs avis et gagner leur soutien, à savoir les nouvelles technologies de l’information. L’utilisation des réseaux sociaux à travers des forums devrait être une autre des voies d’exploitation de ces idées par les décideurs politiques. Les réseaux sociaux pourront leur fournir des indications sur l’intérêt que porte l’opinion publique à une idée ou une proposition et surtout son niveau d’adhésion à cette dernière. L’action politique démocratique met les décideurs politiques en demeure de prêter attention à ce que pense l’opinion. C’est bien pour cela que le marché des sondages se porte bien dans les contextes où l’on a les moyens de se les payer. Les réseaux sociaux serviront aussi bien à influencer un changement de mentalité qu’à faciliter l’adhésion et le soutien à une nouvelle politique.

Quelles sont les activités que compte réaliser concrètement votre think tank ?

A l’occasion du lancement de ses activités le 6 juillet dernier, le Think Tank Horions a organisé une table ronde sur le thème « Capital humain et construction de l’émergence au Congo ». Cette table ronde avait valeur de démonstration : elle montrait non seulement le type de sujet qui pourrait retenir l’attention du think tank, mais aussi le type d’activité qu’il aurait à organiser. En plus des tables rondes, il est prévu que le Think Tank Horizons organise des conférences périodiques et fasse des publications qui formeront des collections ou des séries. Ces activités-là seront ouvertes au public. Mais nous envisageons aussi la constitution des « task-forces » et d’ateliers autour de certains sujets qui seront examinés dans des cercles fermés et devront donner lieu à la publication de documents spécifiques destinés principalement aux autorités publiques. Notre ambition est aussi de créer une autre activité de nature internationale à laquelle pourrait être identifiée la ville de Brazzaville. De même qu’il existe les conférences d’Abidjan sur l’Emergence, les Fora de Dakar (Sénégal) et Bahar Dir (Ethiopie) sur la paix et la sécurité, nous rêvons d’avoir dans notre programme une activité de portée internationale similaire. Tout cela dépendra de toutes les façons des ressources financières que nous parviendrons à mobiliser.

Quid  de l’agenda 2019 du Think Tank Horizons ?

Au cours de l’année 2019, notre think tank va essayer autant que faire se peut d’accompagner le processus d’appropriation du nouveau Plan national de développement (PND 2018-2022) du pays et sa mise en œuvre. A cet effet, il va poursuivre la réflexion sur le thème du capital humain et de l’émergence du Congo en l’approfondissant, car il s’agit d’un pilier important de ce plan de développement. Le Think Tank Horizons se penchera aussi sur d’autres sujets comme la problématique de sortie de crise à travers la relance économique par la diversification de notre économie et l’amélioration de la gouvernance. Dans cette dynamique, une attention particulière sera accordée à l’entrepreneuriat et aux secteurs de l’agriculture et du tourisme.

Soulignons-le, ce plan n’est pas le tout premier adopté et mis en œuvre au Congo. Le contexte ne se prêtant ni au dilettantisme ni à l’attentisme, il faut rechercher l’efficacité et la performance, donc des résultats. Outre le fait que l’on est souvent passé d’un plan à un autre sans jamais se préoccuper de l’évaluation de leur mise en œuvre, on oublie souvent que la question des résultats dépend en grande partie aussi des mécanismes de suivi et d’évaluation. Cette question ne sera pas oubliée dans les préoccupations de notre think tank. En effet, elle conditionnera le succès du plan que notre parlement a adopté le 13 août dernier.

Au-delà de son rôle de centre de production et de laboratoire d’idées, avec le Think Tank Horizons, pensez-vous pouvoir donner une autre image du Congo pour attirer des investisseurs?

Même si l’objectif premier et direct du travail de notre think tank n’est pas de donner telle ou telle image de notre pays ou d’y attirer des investisseurs, mais plutôt  d’accompagner la marche du Congo vers l’émergence et le développement durable, il ne reste pas moins vrai que de tels effets peuvent en être des résultats indirects. Si le cadre de réflexion et de discussion pouvait donner de notre pays une image d’ouverture et de tolérance et si le fruit de cette réflexion et discussion pouvait avoir pour effet l’amélioration significative de nos performances économiques, les investisseurs n’en seraient pas indifférents. Ils pourraient envisager la possibilité d’y prendre des risques. C’est en tout cas  un résultat indirect qui nous honorerait.

Pour  certains, le Think Tank Horizons que vous venez de lancer à travers votre fondation sert de tremplin pour vous ou d’outil de marketing politique pour vous préparer à la magistrature suprême. Que leur répondriez-vous ?

Je crois avoir suffisamment expliqué le lien qui existe entre la création du Think Tank Horizons et les axes stratégiques et prioritaires du travail de la Fondation Perspectives d’Avenir. J’ai aussi rappelé récemment dans une autre interview que j’ai créé la Fondation Perspectives d’Avenir dans sa forme actuelle en 2013 alors que je me suis engagé en politique bien avant. Avant même d’être élu député à l’Assemblée nationale de mon pays, je militais déjà. J’avais même créé un regroupement politique qui s’est par la suite fondu dans le parti majoritaire. Vouloir donc lier indéfiniment la fondation à une ambition politique est un faux procès qui ne résiste d’ailleurs pas à la réalité des faits. Le Think Tank doit être tout simplement perçu et reçu comme un signe de notre volonté de ne pas être spectateur et de contribuer significativement à la construction de notre pays. Au lieu donc de me faire des procès, je souhaiterais que ceux qui s’y perdent habituellement, nous rejoignent pour réfléchir ensemble à la meilleure manière de construire à la fois un Etat efficace et performant et une nation unie et forte au Congo. Je n’ai pas d’autre ambition que celle-là.

Envisagez-vous de développer des relations avec d’autres Think Tank en Afrique et dans le monde ?

Oui, bien entendu. Déjà parce que notre think tank est encore très jeune et aura besoin d’apprendre des expériences des organisations similaires plus expérimentées et qui ont réussi à gagner leur crédibilité à travers le temps. A ce point, j’aimerais en ajouter un autre. Notre ambition étant d’influencer le cours des choses au niveau national et international, nous pourrons ainsi construire de puissants courants d’idées avec d’autres pour tenter de changer ensemble le cours de l’histoire. C’est parce que je crois en la capacité des think tank de contribuer au service du bien commun que j’ai engagé ma fondation dans cette aventure. Deux expériences qui illustrent cette volonté de servir le bien commun me viennent à l’esprit. La première vécue par ma fondation aux Etats-Unis à la veille des dernières élections présidentielles américaines. En vue d’influencer la politique africaine de la nouvelle administration américaine, une organisation non gouvernementale bien connue pour son action en faveur des Afro-américains et des intérêts de l’Afrique basée à Washington, la célèbre « Constituency for Africa » (CFA), avait invité un certain nombre d’organisations d’Afro-américains, de la Diaspora et d’Afrique, dont notre fondation, à réfléchir ensemble pour arrêter les axes d’une politique américaine susceptible de servir au mieux les intérêts du continent africain. Il est de notoriété publique que cette organisation avait joué un rôle non négligeable pour orienter la politique de l’administration Obama vers la promotion du leadership jeune en Afrique, tel qu’en témoigne le Programme Young African Leaders Initiative (YALI).

Un de nos partenaires marocains, le Groupe OCP, anime un think tank dénommé « OCP Policy Center » et dont la contribution au débat public et à l’élaboration des politiques publiques dans le royaume chérifien est bien connue. On voit dans ces deux cas de figure qu’il est possible d’influencer l’action à travers l’activité d’un think tank.

Une dernière question : pourquoi cette dénomination « Horizons »?

Tout simplement pour faire écho aux « perspectives d’avenir » du nom de notre fondation. En même temps qu’on construit des perspectives d’avenir, on ouvre au même moment des horizons nouveaux pour un pays, un peuple et une nation. Ouvrir des horizons nouveaux, c’est maintenir la flamme de l’espoir. Les horizons nous tournent vers l’avenir et nous ouvrent grandement les portes de l’espoir où il y a toujours des futurs possibles. Le Think Tank Horizons est résolument engagé vers l’ouverture et la construction de ces futurs possibles à travers une pensée objective, rigoureuse et tournée vers le service du bien commun. Il le fera dans le respect de sa devise : penser, stimuler et construire.

Afrimag.Par Anthioumane D. Tandia, Directeur de Publication –

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