Ensemble, Laurent et Simone Gbagbo ont affronté bien des épreuves. Si leur couple est mort depuis longtemps, c’est leur connivence politique qui désormais bat de l’aile. Mais peuvent-ils vraiment rompre définitivement ? Enquête.
Ce jeudi 28 février, sous l’auvent de sa résidence de la Riviera, à Abidjan, Simone Gbagbo se présente devant les membres du secrétariat exécutif du Front populaire ivoirien (FPI) dans des habits de femme blessée. Depuis quelques jours, un article d’un site internet ivoirien alimente la rumeur : son mari, l’ancien président Laurent Gbagbo, fraîchement libéré par la Cour pénale internationale (CPI), lui aurait officiellement notifié son désir de divorcer.’ex-première dame a toute de suite imposé à son cabinet de démentir l’information et a demandé à la communication du FPI de relayer sa réponse. Elle est passablement énervée par ces attaques, dont elle estime être la cible depuis quelques semaines.
Côte d’Ivoire : que va faire Laurent Gbagbo ?
Acquitté par la CPI, l’ex-chef de l’État prépare son retour au pays, sous le regard vigilant d’Alassane Ouattara… Dans quel état d’esprit est-il, où logera-t-il et, surtout, quel rôle jouera-t-il ? Les questions sont nombreuses.
Un sourire discret perceptible sous le masque. Les pouces levés vers son avocate à l’énoncé du verdict. Quand le juge Chile Eboe-Osuji, le président de la cour d’appel de la Cour pénale internationale (CPI), prononce son acquittement définitif, le 31 mars, Laurent Gbagbo éprouve un immense soulagement. Il est enfin libre de se déplacer sans restriction, enfin libre de rentrer quand il le souhaite en Côte d’Ivoire.
Près de dix ans après son arrestation, à Abidjan, quand les caméras l’avaient filmé assis sur son lit, en marcel et hagard, l’ex-président retrouve sa dignité. Le voilà, au terme d’un procès à rallonge, innocenté des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité dont il était accusé.
Tribune médiatique
Huit années de détention à La Haye l’auront marqué dans sa chair. Il suffisait de le voir arriver, d’un pas lent, à la Cour, au bras de son épouse, Nady Bamba, pour comprendre à quel point ce long séjour en prison l’avait usé. Au moment d’être fixé sur son sort, Laurent Gbagbo, 75 ans, était fatigué, mais n’avait pas perdu son sens de la formule. « C’est la première fois que je n’entre pas dans ce bâtiment par la porte des prisonniers », nous avait-il glissé au moment de se présenter aux juges.
ALASSANE N’EST PAS PRESSÉ DE VOIR RENTRER GBAGBO, MAIS IL TIENDRA SES ENGAGEMENTS
À des milliers de kilomètres de là, Alassane Ouattara n’a évidemment rien perdu de la procédure. Selon son premier cercle, le chef de l’État s’attendait à cet acquittement, et n’a donc pas été surpris. Il n’empêche. Nul doute qu’il n’a pas exulté en prenant connaissance du verdict.
JA
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