Après plusieurs mois de négociations, le président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d‘Ivoire (UDPCI) rallie finalement la formation d‘Alassane Ouattara. Coulisses.
Avant de prendre sa décision, Albert Mabri Toikeusse a dû chercher à convaincre, durant plusieurs semaines, le bureau de son parti et ses militants. Depuis plusieurs mois, Alassane Ouattara (ADO) insistait pour qu‘il intègre le RHDP, alors que lui plaidait dans un premier temps pour une alliance entre leurs formations respectives.
Ce que le chef de l‘État a refusé, et l‘ancien ministre de l‘Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a finalement cédé. Son
retour se fera avant la fin de septembre – ADO avait souhaité que ce dernier en fasse l‘annonce avant la fête nationale, le 7 août –, le temps de procéder à d‘ultimes ajustements. Les deux hommes doivent se revoir ce 8 septembre, en fin d‘après–midi.
Manque de solidarité
En mai, Adama Bictogo avait joué les messagers. Mais le dossier a été géré
directement par Alassane Ouattara, qui a échangé en personne avec Albert Mabri Toikeusse. Ce dernier n‘a posé aucune condition à son ralliement, d‘abord motivé par ce qu‘il estime être un manque de solidarité au sein de l’opposition. En effet, bien que disposant d‘un groupe parlementaire, l‘Union pour la démocratie et la paix en Côte d‘Ivoire (UDPCI) ne siège pas au bureau de l‘Assemblée nationale, sans que cela n‘émeuve les autres partis d‘opposition.
Côte d‘Ivoire : le message d‘Adama Bictogo à Albert Mabri Toikeusse
De plus, Henri Konan Bédié, le président du Parti démocratique de Côte d‘Ivoire (PDCI), nourrit encore de la rancune contre l‘UDPCI, fondé par le général Robert Guer, qui l‘a renversé par un coup d‘État en décembre 1999. Ce dernier parti et Mabri Toikeusse ont d‘ailleurs longtemps été des alliés du Rassemblement des républicains (RDR), l‘ancienne formation d‘Alassane Ouattara, avant de basculer dans l‘opposition en raison de divergences sur le choix des candidats aux élections législatives de 2016 et surtout, de la présidentielle de 2020. Enfin, Laurent Gbagbo, qui dirige le parti des peuples africains–Côte d‘Ivoire (PPA–CI), se méfie lui aussi de Mabri Toikeusse, qui avait préféré soutenir Alassane Ouattara lors du deuxième tour de l‘élection présidentielle en 2010.
L‘ancien ministre connaît bien le RHDP pour avoir participé à sa mise en place, en 2004 à Paris. Il était d’ailleurs présent lors du congrès, en janvier 2019 au stade Houphouët–Boigny d‘Abidjan. Selon nos sources, ADO a d‘ores et déjà donné des instructions à tous les cadres du Tonkpi (extrême–ouest), notamment au général Diomandé Vagondo, le ministre de l‘Intérieur et de la Sécurité, de travailler avec le patron de I‘UDPCI lorsque celui–ci aura réintégré le parti présidentiel. Et ce, afin de renforcer le leadership de ce dernier dans une région où il ne fait pas l‘unanimité parmi les responsables, membres du RHDP.
JA