Guillaume Soro, prisonniers politiques... Les retrouvailles entre les trois hommes
ont été l‘occasion d‘aborder les grands dossiers. Avant un prochain rendez–vous, dont la date a déjà été fixée.
L‘entretien entre Alassane Ouattara (ADO), Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo s‘est déroulé dans une ambiance « agréable ». Et pour cause, la tension est progressivement retombée ces derniers mois. Le chef de l‘État s‘entretient régulièrement par téléphone avec ses deux prédécesseurs et eux–mêmes discutent entre eux.
Si de petites crispations persistaient, du fait que le patron du Parti démocratique de Côte d‘Ivoire (PDCI) se sentait parfois un peu « oublié », reprochant à ADO de ne pas l‘appeler suffisamment à sa propre initiative, tout est rentré dans l‘ordre. La rencontre du 14 juillet, annoncée discrètement en conseil des ministres le 6, visait à incarner cet apaisement.
Nouvelles mesures
Selon nos informations, le président a abordé les principaux sujets du moment, sur lesquels se concentrent son action politique :cherté de la vie, grands chantiers en cours, conséquences économiques de la guerre en Ukraine... Les deux ex–présidents l‘ont écouté, tout en lui suggérant des pistes d‘amélioration.
Les trois hommes ont ensuite discuté de la question des personnes arrêtées dans le cadre de la désobéissance civile en 2020, avant de convenir de suivre les conclusions du dialogue politique et donc, de laisser la justice faire son travail. Des décisions seront d‘ailleurs rendues à ce sujet dans les prochaines semaines. Ils ont ensuite évoqué le cas de Guillaume Soro, l‘ancien président de l‘Assemblée nationale condamné en juin 2021 à la prison à perpétuité pour complot et atteinte à la sécurité de l‘État. Là encore, ils ont décidé de respecter l‘indépendance de la justice.
Côte d‘Ivoire : Guillaume Soro et le rêve lointain d‘un retour en politique
En revanche, l‘importante question de la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) n‘a pas été abordée. Il y a deux semaines, ce projet a été examiné par l‘Assemblée nationale et il a été décidé que le Parti des peuples africains–Côte d‘Ivoire (PPA–CI) de Laurent Gbagbo pourrait intégrer la commission. Pour prolonger ce rendez–vous, Alassane Ouattara devrait dévoiler de nouvelles mesures de détente, à l‘occasion de son
traditionnel discours précédant la fête nationale, le 7 août.
Amnistie générale ?
Une cérémonie qui, selon nos sources, se déroulera à Yamoussoukro et à laquelle ont été conviés les deux anciens présidents : tous se retrouveront pour assister à la parade, avant de partager un repas. Après sa visite en Afrique du sud, ADO se rendra aux alentours du 23 juillet à Mougins : il profitera de son séjour dans le sud de la France pour réfléchir à ses futures annonces et notamment, à une amnistie générale visant Gbagbo et les militaires arrêtés dans le cadre de la crise post–électorale 2010. L‘ancienne Première dame Simone Gbagbo avait bénéficié de cette même mesure le 6 août 2018 – tout comme 800 détenus poursuivis pour des crimes en lien avec la crise post électorale de 2010–2011 – et recouvré tous ses droits.
Côte d‘Ivoire : Ouattara, Bédié, Gbagbo... Comment la rencontre se prépare
Lors des retrouvailles du 14 juillet, il était accompagné de son directeur de cabinet, Fidèle Sarassoro, du secrétaire général de la présidence Abdourahmane Cissé et de son ministre de l‘Intérieur et de la sécurité, Vagondo Diomandé. Bédié était quant à lui entouré de Niamkey Koffi (lequel a dirigé le groupe de travail mis en place par l‘ex–président pour préparer la rencontre), de son directeur de cabinet Ehouman Bernard et de son directeur du protocole Porquet Romain. Enfin, Laurent Gbagbo est venu lui aussi avec son directeur de cabinet, Emmanuel Auguste Ackah et le porte parole du PPA–CI, Justin Koné Katinan.
JA