En marge du XIXe sommet de l’OIF, organisé à Villers- Cotterêts et à Paris les 4 et 5 octobre, le président ivoirien a multiplié les entretiens avec, entre autres, les partenaires économiques de son pays.
Venu à Paris pour participer au XIXe sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), Alassane Ouattara s’est installé dans la nouvelle résidence privée des chefs d’État ivoiriens, dans le 16e arrondissement de la capitale. Bureau économique du pays du temps de Félix Houphouët–Boigny, cette bâtisse a ensuite été transformée en consulat général et, depuis qu’un nouveau consulat a ouvert ses portes près de la gare Saint–Lazare, elle est devenue un hôtel particulier.
Le cas d’Ali Bongo Ondimba
C’est dans cette résidence qu’ont eu lieu une série de rencontres, parallèlement à celles qui étaient organisées
sur le site même du sommet. Alassane Ouattara a ainsi reçu le général Brice Clotaire Oligui Nguema, avec qui il a évoqué la transition au Gabon. Alors que la date du
référendum constitutionnel doit être annoncée dans les prochains jours, certaines dispositions du projet de Loi fondamentale restreignent l’éligibilité aux seuls
<<< Gabonais de souche», un sujet qui a déclenché une vive polémique à Libreville. Alassane Ouattara a conseillé à son pair gabonais d’oeuvrer en priorité à la cohésion nationale.
Le cas d’Ali Bongo Ondimba, toujours reclus dans sa résidence de La Sablière – même si la junte affirme qu’il est libre de ses mouvements – a de nouveau été évoqué. Sylvia, l’épouse du président déchu, et leur
fils, Noureddin, restent, eux, incarcérés dans l’attente de leur procès. Le sujet avait déjà été abordé lors de la visite (11-13 avril) de Brice Clotaire Oligui Nguema à Abidjan. Proche de longue date des Bongo, Alassane Ouattara a déjà discrètement mené avec succès plusieurs médiations entre les membres de cette famille.
Nouveau code minier ivoirien
Le chef de l’État ivoirien s’est également entretenu avec Viola Amherd, la présidente de la Confédération helvétique. La Suisse est, en effet, le troisième partenaire économique de la Côte d’Ivoire, hors Union européenne : les échanges commerciaux, largement dominés par les produits agricoles, atteignent 500 milliards de F CFA en moyenne annuelle. Plus de 40 sociétés suisses sont présentes dans le pays, parmi lesquelles Barry Callebaut, géant du négoce de cacao, ou la multinationale SGS (Société générale de surveillance). La Suisse et la Côte d’Ivoire ont, par ailleurs, signé un accord d’exemption de visas pour les passeports diplomatiques.
Le producteur d’or Anglogold Ashanti fond sur une Côte d’Ivoire en plein boom
Autre partenaire reçu par Alassane Ouattara : Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, dont le pays participe au financement de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme de Jacqueville, et qui par ailleurs, accueille et forme des officiers ivoiriens. Mais le sujet brûlant entre Ottawa et Abidjan est le nouveau code minier ivoirien, dont certaines dispositions font polémique. La majorité des 52 tonnes d’or produites en 2023 sont, en effet, contrôlées par des groupes miniers canadiens.
Reprise du prix Félix–Houphouët–Boigny
Alassane Ouattara s’est, par ailleurs, entretenu avec Audrey Azoulay, la directrice générale de l’Unesco, qui souhaitait notamment évoquer avec lui la reprise du prix Félix–Houphouët–Boigny pour la recherche de la paix. Cette distinction n’a pas été décernée en 2023, en raison du décès, le 1er août de la même année, de son
protecteur », l’ancien chef de l’État ivoirien Henri Konan Bédié. C’est donc Alassane Ouattara qui porte désormais ce titre honorifique.
Dîner de rentrée pour Alassane Ouattara et Emmanuel Macron
Enfin, ce dernier a bien sûr échangé avec son homologue
français, Emmanuel Macron. Amies, les premières dames, Brigitte Macron et Dominique Ouattara, se sont également retrouvées à l’occasion du séjour parisien
du couple présidentiel ivoirien.
Jean Moliere source JA
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